7 infanticides atroces qui ont bouleversé la France

Le 15 août 2015, la gendarmerie de Fourmies (Nord) reçoit la visite d’une jeune femme qui leur annonce, visiblement inquiète, qu’elle vient de recevoir un message de son amie Estelle Derrieux, 32 ans, dans lequel cette dernière lui annonce qu’elle vient de tuer sa fille Mandolina, âgée de trois ans. 

Un important dispositif de recherches est alors mis en place pour tenter de retrouver la mère et sa fille. Le bornage téléphonique indique que le SMS adressée à son amie est parti de Lille. Les policiers arpentent donc les rues de la capitale des Flandres avec une photo d’Estelle. Après 24 heures de recherches, elle est finalement localisée, sur les bords de la Deûle. Mais la jeune maman est seule. Mandolina est introuvable. Les enquêteurs craignent alors le pire…

Une mère instable

En garde à vue, la jeune femme va livrer un terrible récit. Soupçonnée de maltraitances psychologiques et de privation de nourriture sur Mandolina, elle aurait décidé de noyer sa fille dans la Deûle, terrorisée à l’idée que les services sociaux lui retirent son enfant. Le lendemain de ses aveux, le corps de la fillette de 3 ans est repêché dans les eaux de la rivière, enveloppé dans un sac plastique.

En 2015, Estelle Derrieux est condamnée à 15 ans de réclusion criminelle avec injonction de soins pendant cinq ans. Le procès avait laissé entrevoir les graves troubles de la personnalité dont souffrait la mère de la petite Mandolina.

Le 20 novembre 2013, à Berck-sur-Mer, dans le Pas de Calais des pêcheurs de crevette remontent la plage pour rentrer chez eux. Ils sont interpellés par une forme inerte, dans le sable. En s’approchant, ils découvrent avec effroi le corps d’un bébé. Une toute petite fille, à la peau mate. Les secours arrivent, mais il est trop tard : l’enfant est déjà mort.

Au départ, les enquêteurs pensent à un naufrage de migrants. Mais rien ne permet de vérifier cette hypothèse. Dans les fichiers, aucune trace non plus d’une disparition qui pourrait correspondre au portrait de la fillette. 

L’enfant oublié

Deux jours plus tard, les enquêteurs reçoivent un témoignage capital. Un hôtelier de Berck affirme avoir reçu une femme noire et sa fillette, qu’elle transportait dans une poussette. La femme était restée une seule nuit, avant de repartir seule, ce qui avait marqué le gérant de l’hôtel. Un autre témoignage, celui d’un chauffeur de bus de la région, qui assure avoir transporté la femme à la poussette le jour des faits, vient conforter cette piste.

Les enquêteurs esquissent alors un portrait-robot de cette femme. Et ils visionnent toutes les images des caméras de vidéosurveillance des gares ayant pour destination la commune où le chauffeur de bus a récupéré la mère et sa fille. Finalement, ils isolent un cliché de la Gare du Nord, où une femme et son bébé semblent correspondre au descriptif fourni par l’hôtelier et le chauffeur de bus. Une femme repérée 24 heures plus tard par les mêmes caméras, sur le chemin du retour, mais seule, cette fois ci.

Elle s’appelle Fabienne Kabou, et elle est âgée de 36 ans. Interpellée, elle avoue sans détour. Oui, elle a bien abandonné sa fille sur la plage ce jour-là. La petite fille, prénommée Adélaïde, était âgée de 15 mois et n’avait en réalité même pas d’existence légale, faute d’avoir été inscrite à l’état civil par ses parents. Fabienne Kabou racontera plus tard qu’elle n’était pas désirée.

Sorcellerie

Finalement, pour expliquer son crime aux enquêteurs, Fabienne Kabou avancera des problèmes d'incompatibilité dans sa vie de couple ou encore des « hallucinations » sonores et visuelles sur fond de « sorcellerie ».

En juin 2016, elle est condamnée à 20 ans de réclusion criminelle. Elle avait plaidé non-coupable, assurant avoir été « guidée par une énergie malveillante ».

Sa peine est réduite à 15 ans lors du procès en appel qui s’est tenu en septembre 2017, la cour ayant retenu l’altération de son discernement au moment des faits. 

Le 1er mars 2015, à Landrecies (Nord), Jessica Moreau, la maman de Laurelyne, 8 ans, reçoi un inquiétant message de Jérôme Coppé, son ex-conjoint, chez qui séjourne la fillette. « Tu ne verras plus jamais Laurelyne », lui écrit ce dernier.

Paniquée, la mère de famille contacte immédiatement la gendarmerie. Elle sait que Jérôme est dépressif, et qu’il vit mal leur rupture, surtout qu’elle a refait sa vie.

Les forces de l’ordre se rendent alors au domicile du père de famille, et découvrent l’horreur. L’homme est allongé sur son lit, un pistolet sur la tempe. A ses côtés gît Laurelyne, dans une mare de sang. La fillette a été poignardée.

« C’est de sa faute »

Aux enquêteurs, Jérôme Coppé va alors livrer le récit de son crime. Il aurait tué Laurelyne pour faire souffrir Jessica, car il ne supportait pas la rupture.

Ce soir-là, alors que Laurelyne s’était endormie, il aurait d’abord essayé de la tuer en lui tirant dessus avec un pistolet à air comprimé. Mais la fillette se réveille. Jérôme Coppé va alors vider l’intégralité de son chargeur sur la tête de sa fille. Laurelyne, pourtant, survit. Il décide alors de lui asséner plusieurs coups de couteau de chasse.

En 2018, l’homme est condamné à 25 de réclusion criminelle. Depuis son box, il avait déclaré, en parlant de Jessica : "C'est de sa faute ce qui est arrivé, ce n'est pas la mienne".

Dans cette affaire, la malheureuse petite Laurelyne s’est retrouvée bien malgré elle l'instrument du dessein funeste d’un père qui semble n’avoir aucune limite dans l’horreur.

Le 12 mai 2013, Cécile Bourgeon signale aux autorités la disparition de sa fille Fiona, 5 ans. Elle explique que la fillette de 5 ans se serait volatilisée dans un parc de Clermont Ferrand, pendant qu’elle-même s’était momentanément assoupie.

Immédiatement, d’importants moyens sont déployés pour retrouver la petite Fiona. La police lance un appel, et la France entière se mobilise.

Mais après plusieurs mois d’enquête, Cécile Bourgeon et son conjoint, Berkhane Makhlouf sont finalement placés en garde à vue. La mère craque, et avoue l’impensable.

Fiona serait morte suite à des coups et le couple l’aurait enterrée dans une forêt.

La fillette introuvable

L’enquête va révéler que la famille vivait dans un environnement extrêmement toxique, au quotidien rythmé par les addictions de Cécile Bourgeon et de Berkhane Makhlouf. Mais les deux suspects ne vont jamais livrer aux enquêteurs l’endroit où reposerait la fillette. Cécile Bourgeon aurait à ce sujet « un trou de mémoire ».

Après plusieurs rebondissements judiciaires, Cécile Bougeron et Berkhane Makhlouf sont condamnés au terme d’un quatrième procès en décembre 2020. La mère de famille, qui a accouché entre temps d’un autre enfant, écope de 20 ans de réclusion criminelle et son ancien conjoint de 18 ans.

A ce jour, le corps de Fiona n’a toujours pas été retrouvé.