De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
C’est un fait : à la retraite, les rétributions perçues sont moindres pour une majorité d’individus. D’après une note de l’Insee publiée le 12 février 2020, pour quasi six retraités sur dix (56%) le niveau de vie décroît de 7,9% en moyenne. L’entrée en vigueur du futur régime universel a par ailleurs accentuer les inquiétudes des actifs.
Ainsi, pour maintenir un pouvoir d’achat convenable une fois la retraite venue, nombreux sont les Français à se tourner vers l’épargne. Et ce, de plus en plus jeunes. Objectifs, être à l’abri financièrement en se constituant un complément de revenu, afin de compenser une future pension retraite estimée insuffisante.
En effet, pour combler la différence, l’épargne et les placements demeurent les meilleures options : livrets, assurance-vie, PER, immobilier…
Quand faut-il par ailleurs commencer ? Existe-t-il un âge limite ?
Épargne retraite : "Il n’est jamais trop tard pour la préparer"
"Pour épargner à moindre effort, plus on commence tôt mieux c’est. Certes, après 65 ans, c’est difficile, mais il n’est jamais tard pour se préparer", assure Philippe Crevel, directeur du Cercle de L'Épargne à Planet. "A 50 ans, en revanche, cotiser devient vraiment nécessaire", prévient l’économiste.
Afin de s’assurer un complément mensuel d’au moins 500 euros, commencer à placer dès 35 ans est donc une bonne idée. Le montant de la cotisation augmente en effet en fonction du nombre d’années nécessaires à la constitution du "capital visé", rapporte le site spécialisé Retraite.com.
Quels sont par ailleurs les plans d’épargne à privilégier ?
Retraite : diversifiez vos placements
On n’épargne pas de la même façon à 30 ans qu’à 45 ou 50 ans. "Si vous souhaitez commencer à épargner tôt, vos placements dépendront forcément de vos revenus et de votre capacité d’épargne", explique le Fondateur de la société d’études et de stratégies économiques, Lorello Ecodata.
Premier placement à réaliser selon le spécialiste des questions macroéconomiques ?
"L’achat d’une résidence principale. Cela afin de ne plus avoir de loyer à payer. Plus de 75% des retraités sont propriétaires. Les Français propriétaires ont d’ailleurs un niveau de vie plus élevé que les locataires, une fois leur crédit immobilier soldé", précise-t-il.
Une fois cette opération réalisée, "il convient de diversifier vos placements à long terme. A 30 ans, on a souvent besoin d’une liberté de capital pour faire face à un projet (voyage, achat d’une voiture, enfants…). Il ne faut donc pas tout mettre dans un PER (Plan d’épargne retraite). Souscrivez donc également une assurance vie, et/ou un PEA", détaille Philippe Crevel.
"A 45 ou 50 ans, les objectifs sont par ailleurs différents. Il est alors utile de placer plus d’argent dans les produits spécifiques, comme les nouveaux PER, lancés le 1er octobre 2019, offrant plus de souplesse que les précédents. Les produits retraite proposés par votre entreprise et l’assurance vie peuvent être aussi intéressants. Ne les négligez pas", note l’expert. Et ce, même si les rendements sont en baisse constante.
En effet, pour augmenter la rentabilité, diversifier les mises peut s’avérer très profitable.
D’autant plus si l’épargnant dispose d’un bon nombre d’années pour les faire fructifier. En ce sens, l’immobilier locatif peut-être un excellent investissement.
Retraite : combien faut-il épargner pour s’assurer 500 € de revenus en plus par mois ?
"Au moment du départ à la retraite, le capital constitué doit atteindre 150 000 euros. Si l’on a commencé à épargner tôt, l’effort à réaliser mensuellement sera limité. Car même avec des taux d’intérêts faibles des produits dits à risque (peu cher actuellement à cause du coronavirus), les intérêts cumulés – rendement d’environ 3% sur 30 ans- sont loin d'être négligeables", analyse l’économiste. Voici le calcul qu’il a réalisé pour Planet.
Scénario 1, à 30 ans de l'âge de la retraite : versement de 260 euros par mois pendant 30 ans avec rendement moyen de 3%
- capital final : 150 465 €
- versements cumulés au terme: 93 600 €
- intérêts cumulés au terme : 56 865 €
Scénario 2, à 15 ans de l'âge de la retraite : versement de 665 euros pendant 15 ans avec rendement moyen de 3%
- capital final : 150 459 €
- versements cumulés au terme: 119 706 €
- intérêts cumulés au terme : 30 753 €
Retraite : combien faut-il épargner pour s’assurer 1000 € de revenus en plus par mois ?
Dans ce cas de figure, le capital constitué doit se monter à 300 000 euros. "Si l’on a débuté jeune, l’effort d’épargne sera aussi moins élevé qu’à 50 ans", rappelle Philippe Crevel. Voici ce qu’il faudra économiser chaque mois, en fonction de votre âge.
Scénario 1, à 30 ans de l'âge de la retraite : versement de 520 euros par mois pendant 30 ans avec rendement moyen de 3%
- capital final : 300 930 €
- versement cumulés au terme: 187 200 €
- intérêts cumulés au terme : 113 730 €
Scénario 2, à 15 ans de l'âge de la retraite : versement de 1330 euros pendant 15 ans avec rendement moyen de 3%
- capital final : 300 918 €
- versement cumulés au terme: 239 412 €
- intérêts cumulés au terme : 61 506 €