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Les indicateurs démographiques ne présagent rien de bon pour les futurs retraités. Alors que l’épidémie de Covid-19 bouleverse déjà notre quotidien et que de nombreux actifs s’inquiètent sur les effets de la crise sur leur future retraite, le Conseil d’orientation des retraites (Cor) n’est pas messager de bonnes nouvelles. Dans ses travaux préparatoires au rapport annuel sur l’évolution et les perspectives des retraites en France publiés le 15 avril, il propose de modifier les données comptabilisées en matière d’espérance de vie et de taux de fécondité, en vue de réaliser ses projections, qui doivent être présentées en juin prochain."Les évolutions récentes de la démographie française conduisent à proposer aux membres du Cor de retenir les hypothèses basses de fécondité et d’espérance de vie pour les projections du rapport annuel de juin 2021, et non plus les hypothèses centrales retenues jusqu’ici", peut-on lire dans le document.
Même si la pandémie a entraîné un surcroît de mortalité et une diminution de la natalité, ces phénomènes sont considérés comme exceptionnels et non pas encore été entièrement évalués. Le choix du Cor s’établit plutôt sur une tendance de fond, rapporte Capital.
Retraite : l’espérance de vie progresse moins vite que prévu
Durant la période 2013-2019, l’espérance de vie a évolué moins vite qu’estimée. Quant au taux de fécondité, il diminue continuellement depuis 2015. Ainsi, si le Cor utilisait jusqu’ici l’hypothèse centrale de l’Insee d’un taux de fécondité de 1,95 à partir de 2016, il envisage à présent de se baser sur l’hypothèse basse d’un taux de fécondité de 1,80 à partir de 2020.
Concernant l’espérance de vie à la naissance, le Cor retient à présent l’hypothèse basse de 90 ans en 2070 pour les femmes (au lieu de 93 ans) et 87,1 ans pour les hommes (au lieu de 90,1 ans).
Quelles sont les conséquences de ces changements de paramètres sur les retraites ?
Pension de retraite : vers une perception moins longue ?
"Réviser à la baisse la fécondité dès 2022 conduirait à diminuer le nombre d’actifs à partir du moment où les enfants à naître arriveraient à l’âge de travailler (soit vers 2040) et, à un horizon très lointain (au-delà de 2070), le nombre de retraités. Réviser à la baisse l’espérance de vie conduirait pour l’essentiel à une diminution du nombre de retraités dès 2022, ceux-ci percevant leur retraite moins longtemps que dans les précédentes projections", détaille le rapport.
Le temps passé à la retraite et à toucher une pension diminuerait donc, tandis que le temps passé dans la vie active augmenterait.
Quid de la stabilité du régime ?
Retraite : un nombre de cotisants et de retraités plus faibles
L’impact individuel se fera ressentir rapidement, mais, globalement, les conséquences de l’évolution démographique sur la stabilité financière du régime des retraites devraient être minimes.
"D’un côté, le nombre de cotisants serait moins élevé de 6,2% et de l’autre, le nombre de retraités serait plus faible de 1,6 million (soit -7,1%), principalement en raison des hypothèses de mortalité. La révision de l’hypothèse de fécondité n’aurait quasiment aucun impact sur les effectifs de retraités d'ici à 2070", peut-on lire au sein du rapport. Ainsi, le solde du système de retraite serait en meilleure santé en début de projection, mais se dégraderait légèrement à l’horizon 2070. "La part des dépenses de retraite dans le PIB serait plus élevée de 0,2 point à horizon 2070", note le Cor.