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Singer Elon Musk et donner à un enfant un prénom composé de lettres ou de chiffres ? Ce ne sera sans doute pas possible en France. Voici un liste de noms insolites qui ne passeront pas devant un officier d'état...
L’entrée en vigueur de la loi portant sur la réforme des retraites en septembre 2023, a allongé les durées de cotisation et reculé l’âge d’ouverture des droits. En 2023, sur 2,3 millions de chômeurs en France au sens du Bureau international du travail (BIT) 5,1 % avaient 50 ans ou plus. Car passé cet âge, nombreux sont les individus qui peinent à décrocher des entretiens d’embauche. Après vingt-et-un ans dans le monde de l’immobilier et quatre ans de notariat dans le Calvados (14), Jean-François est licencié à l’âge de 52 ans. “Je pensais retrouver un métier facilement mais ça a été beaucoup plus compliqué que ce que j’avais prévu. On est catalogué comme agent immobilier donc pour beaucoup de personnes on n'est pas capable de faire autre chose”, explique-t-il.
Les premiers mois, il considère cette perte d’emploi comme une opportunité et cherche activement un nouveau CDI : “Après autant d’années dans ce domaine, je sentais que j’avais fait le tour. Ce qui me plaisait dans l’immobilier c’était le contact clientèle, aujourd’hui tout se fait par mail, on perd le côté humain. Donc c’était un choix de ma part en quelque sorte” nous confie Jean-François avant de poursuivre “je suis arrivé à un âge où financièrement je vais bien et je voulais vraiment prendre le temps de retrouver un CDI qui me plaisait mais pas dans l’immobilier”. Pendant six mois, il scrute les offres d’emplois, allant jusqu’à se déplacer pour donner son CV en mains propres mais n’obtient que très peu de retours et décroche quelques entretiens d’embauche qui n’aboutissent pas. “C’est compliqué parce qu’ils ne te laissent pas ta chance alors qu’il me restait quand même 6-8 ans à faire. Tu as de quoi t’investir dans une entreprise”.
Selon Florence Pinto, consultante en développement professionnel à l’Apec (Association pour l'Emploi des Cadres), “manque de souplesse et moindre capacité d’adaptation font partie des grands classiques des idées reçues sur les seniors”. En effet, de nombreux recruteurs considèrent que les profils seniors sont “plus compliqués à gérer et à intégrer aux équipes” en plus de leurs difficultés à s’adapter aux changements d’organisation, d’outils et d’environnement de travail.
Pour ce quinquagénaire qui travaille depuis ses 18 ans, la période de confort se transforme vite en angoisse. Sans compter que le chômage reste un sujet tabou en France : “Les gens n’en parlent pas trop et je l’ai ressenti. Quand tu discutes avec des gens et que tu leur dis que tu es chez France Travail, ils changent de sujet”. Pendant cinq mois, il suit une formation de conseiller-clientèle chez un grand groupe indépendant spécialisé dans la distribution de produits pour le marché du second-œuvre, avant d’intégrer une grande usine de production de céréales en contrat d’intérim : “C’était une belle expérience mais ça ne me correspondait pas”, se livre-t-il. Il reprend donc ses recherches.
Dans ses moments de doute, Jean-François a pu compter sur ses proches : “Ce qui est très important c’est l’entourage familial. J’ai eu cette chance avec mon épouse car ce n’était pas facile pour elle non plus ni pour mes filles”. Depuis, il a postulé à une offre publiée par France Travail pour un poste de conducteur de transports en commun sur le réseau normand. Après un test de culture générale, une formation de trois mois et l’obtention de son code de la route, il est officiellement titulaire d’un titre professionnel de conducteur de transports en commun. “J’ai une promesse d’embauche pour un CDI de 28h”, s’exclame Jean-François qui débutera son nouvel emploi début septembre.