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Les caisses de retraite doivent s’adapter. La crise sanitaire a en effet fragilisé les caisses des organismes de retraite. Le recours au chômage partiel pour 12,4 millions de salariés ainsi que les reports (voire annulations) de cotisations sociales mis en place par le gouvernement pour soutenir différents secteurs en sont la cause. L’Agirc-Arrco a ainsi été pénalisé. La caisse de retraite complémentaire des salariés du privé, qui reçoit en principe mensuellement 7 milliards d’euros de cotisations de 18 millions d’actifs, "n’avait encaissé que 60% des cotisations attendues" fin mai. Soit "3,7 milliards d’euros", a précisé son président Jean-Claude Barboul le jeudi 29 mai. Problème, elle doit reverser 6 milliards d’euros de pensions à 13 millions de retraités, ainsi qu’un milliard à l’État, au titre du prélèvement à la source et de la CSG rapporte Le Figaro.
Argirc-Arrco : vos futures pensions perçues en temps et en heure ?
Les sommes perçues, censées régler les pensions de juin, sont par ailleurs supérieures à celles attendues. L’Argirc-Arrco prévoyait en effet un manque à gagner de 50%. Si elle a profité d’une régularisation en sa faveur de l’Acoss (de 483 millions) et de la MSA (163 millions), cela ne suffit pas pour terminer le mois. Il manque en effet environ un milliard d’euros de trésorerie. Raison pour laquelle le bureau a voté à l’unanimité une demande de 8 milliards d’euros d’avance de trésorerie à Gérald Darmanin, le 7 mai dernier. Le 29 mai, Bercy n’avait toujours pas donné de réponse, précise le quotidien économique.
Le versement des pensions sera-t-il alors retardé ?
Retraite complémentaire : sollicitation d’un prêt bancaire
Sans retour de l’État, l’organisme a préféré jouer la sécurité. Les partenaires sociaux gestionnaires de l’Agirc-Arrco ont ainsi demandé un prêt bancaire, gagé sur ses actifs en gestion.
"Il n’y a aucun souci pour payer les pensions : que les retraités ne s’inquiètent pas", assure Jean-Claude Barboul. Il indique d’ailleurs que l’organisme possède 65 milliards d’euros de réserves, permettant de garantir neuf mois de versement des pensions retraite. Et ce, sans aucune récolte de cotisations.
Pourquoi ne sont-elles pas alors utilisées ?
Retraite complémentaire : un problème de trésorerie
"Nous ne voulons pas utiliser ces réserves n’importe comment. Là, il s’agit d’un problème de trésorerie et non de solvabilité. L’idée est de sécuriser notre trésorerie", indiquait en mai dernier Frédéric Sève de la CFDT. Les réserves de l’Argirc-Arrco sont en effet investies à 70% en obligations et 30% en actions.
Jean-Claude Barboul le confirme : "On a juste une question de trésorerie, pas de solvabilité. On a les moyens de payer les retraites. Vendre des actions dans une période boursière catastrophique, c’est un mauvais calcul. Et faire des désinvestissements sur un portefeuille obligataire de moyen long terme, ça prend du temps. C’est une question de temporalité".