Salariés, familles, retraités… Le budget 2019 de la sécu bouscule votre pouvoir d’achatIstock
Adopté définitivement le 3 décembre 2018, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) comporte de nombreuses nouveautés. Voici celles qui vont modifier votre budget.
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Ce qui va changer pour vous

C’est bouclé ! Porté depuis octobre par la ministre de la Santé Agnès Buzyn au côté du ministre des Comptes publics Gérald Darmanin, le projet de budget 2019 de la sécu a été validé par 48 voix contre 32 et 2 abstentions ce lundi, non sans mal.

Si certaines mesures sont avantageuses, d’autres le sont beaucoup moins.

Outre les règles générales comme le reste à charge zéro et les médicaments non-génériques moins remboursées, certaines réglementations ne visent qu’une partie de la population.

Exonération des heures supplémentaires, allocations familiales revues, pensions de retraite sous-indexées… En voici le détail.

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Les salariés plutôt gagnants

Pour les salariés, les heures supplémentaires exonérées de cotisations salariales sont plutôt une bonne nouvelle.

Comme le rappelle l’Express, le gouvernement projette d’exonérer les heures supplémentaires de cotisations salariales d'assurance vieillesse à compter de septembre 2019.

Conséquence ? Dispense totale des cotisations salariales (hors CSG et CRDS) puisque celles d’assurance maladie et de chômage ont d’ores et déjà été supprimées en 2018.

Le coût estimé de 1,94 milliard d’euros, en année pleine, profitera aux salariés du privé non-cadre. Ils verront en effet leurs cotisations s’affaiblir de 11 points et bénéficieront d’une hausse de salaire net.

Le gain sera toutefois faible pour les fonctionnaires car leurs heures supplémentaires sont déjà majoritairement exonérées.

Des mesures mitigées pour les familles

Prestations familiales, mode de garde… A quoi doivent s’attendre les parents ?

Pour une économie étatique de 800 000 € au total, les prestations familiales augmenteront moins que l’inflation, en avril 2019 et 2020. La hausse ne sera en effet que de 0,3 % !

Même si l’ensemble des allocations (familiales, rentrée scolaire, PAJE, AEEH, prime de naissance…) seront sous-indexées, le gouvernement apporte toutefois son soutien aux parents pour les modes de garde de leurs enfants. Les aides seront plus égalitaires.

En effet, l'aide à la garde d'enfant en crèche ou à domicile (nounou, assistante maternelle) sera versée à 100 % jusqu'à leur entrée à l'école, à partir de janvier 2020.

Jusqu’à présent, le complément de garde (CMG) est divisé par deux dès les 3 ans de l’enfant. Cela pénalise donc les parents qui ont des enfants nés avant septembre, puisque l’inscription en maternelle ne s’effectue généralement qu’à la rentrée civile de leurs 3 ans. Le coût de la garde des familles concernées double donc injustement pendant plusieurs mois.

Gain maximal par enfant ? 234 € mensuel. Si vous êtes concerné, cela dépendra toutefois de vos revenus.

Pour les parents ayant un enfant en situation de handicap, l’allocation d’éducation de l’enfant handicapé (AEEH) sera à priori majorée de 30 % dès novembre 2019 ! La hausse estimée à 1,8 million d’euros annuel, vaut pour tous les enfants de la famille. Elle doit toutefois être fixée par décret.

Selon les niveaux de ressources, les montants maximaux seraient donc de 607,63 €, 383,15 € ou 229,87 € pour un enfant de moins de trois ans.

A noter que les familles monoparentales bénéficient de la même majoration depuis le mois d’octobre.

Retraités perdants ?

Tout comme les prestations familiales, la revalorisation des pensions de retraite de base ne sera que de 0,3 % les 1ers janviers 2019 et 2020. Les retraites complémentaires des artisans et commençants ainsi que celles des agents non-titulaires de la fonction publique, seront également sous-indexées.

Toutefois, l’allocation de solidarité aux personnes âgées (l'ex-minimum vieillesse) connaîtra, elle, deux revalorisations exceptionnelles de 35 € en janvier 2019 et 2020.

Pour compenser la hausse de la CSG et son effet néfaste sur certains retraités, un geste leur est attribué.

Si, en raison de revenus ponctuels, leurs revenus de référence ne dépassent qu’une année le seuil de déclenchement du taux normal de CSG (passé au 1er janvier 2018 de 6,6 à 8,3 %), ils bénéficieront d’un taux de CSG réduit de 3,8 %, à partir du 1er janvier 2019.Le gain annuel sera donc de 928 € en moyenne.

Pour rappel, ce seuil est fixé cette année à 14 404 € pour un foyer avec une part fiscale, et à 22 096 € pour deux parts.

Même condition pour la Contribution additionnelle de solidarité pour l'autonomie (Casa). En cas de non dépassement deux années d’affilées, la taxe de 0,3 % sera seulement appliquée aux pensions assujetties au taux normal de CSG.

Cette mesure coûtera 370 millions € à l’Etat en 2019.