Le projet de loi de finances pour 2025 du gouvernement demande un effort de cinq milliards d'euros aux collectivités locales les plus aisées. Et cela ne sera pas sans conséquences sur votre quotidien.
Depuis 2014, les tarifs réglementés de vente du gaz (TRVG) ont été supprimés progressivement pour répondre aux demandes européennes dans le cadre de l’ouverture des marchés de l’énergie. Les consommateurs étaient depuis protégés des fortes hausses des prix du marché. Désormais, sont concernés 2,3 millions de consommateurs pour 11 millions de clients du gaz naturel en France.
Le bouclier tarifaire conservé jusqu’à la fin de l’année
Selon FlorenceFouquet, directrice du marché des particuliers d’Engie, "le gouvernement a indiqué qu'il maintiendrait le bouclier tarifaire jusqu'à la fin de l'année 2023. Donc (...) en cas d'explosion des prix, il n'y a pas de problème, tous les Français, quelle que soit leur offre, quel que soit leur fournisseur, sont protégés", déclare-t-elle lors d’une conférence de presse.
Malgré son envie de rassurer les clients, beaucoup d’incertitudes subsistent quant aux futurs tarifs, pour lesquels le gouvernement occupe un rôle important. "L'histoire à partir de 2024, personne ne la connaît. Est-ce que le gouvernement voudra à nouveau mettre un bouclier ? Cela dépendra beaucoup de l'état des prix de marché sur le deuxième semestre 2023" a-t-elle ajouté, comme le rapporte Capital. Les clients garderont la possibilité de souscrire à de nouvelles offres qui, elles, seront à prix fixes sur le long terme. Mais ces contrats fixes demanderont un peu plus d’argent.
Valable jusqu’au 30 juin, ce bouclier tarifaire pourrait être prolongé. Une fois encore, le gouvernement devra décider du sort de celui-ci, en le prolongeant jusqu’au 31 décembre 2023, ou pas. Autrement dit, ce bouclier tarifaire arrive au bout de son contrat à durée déterminée pour lequel l’exécutif ne s’est pas encore prononcé.
La disparition des tarifs réglementés fait débat
Sans surprise, cette annonce de la disparition des tarifs réglementés du gaz fait grincer des dents. Les abonnés seront dans l’attente des nouveaux prix fixés selon le cours du marché, et repartiront sans doute à la hausse dès l’hiver prochain.
François Carlier, délégué général de l’Association nationale de défense des consommateurs et usagers (CCLV) s’insurge quant aux difficultés qu’attendent les clients et aux non-décisions prises par le gouvernement : "Nous continuons à dire au gouvernement qu'il serait plus raisonnable de prolonger la réglementation des tarifs du gaz en France d'un an ou deux, car il y a un problème d'insécurité sur les tarifs contractuels. Mais pour l'instant, cette demande reste vaine. En juillet, il y aura encore plus de deux millions d'abonnés avec des contrats TRVG qui devront alors changer."
Un transfert automatique, mais à quel prix ?
Dans le contexte souvent évoqué de la guerre en Ukraine, découle la flambée des prix du gaz. Depuis, le gouvernement a gelé les TRVG appliqués par Engie du 31 octobre 2021 au 31 décembre 2022. Une fois cela fait, la hausse a été plafonnée à 15 % au 1er janvier. À partir du 30juin, les clients qui n’auront pas fait attention, malgré les courriers d’informations, seront transférés automatiquement sur une offre proposée par Engie à partir du 1er juillet 2023.
Une fois n’est pas coutume, cette proposition devrait conduire à une hausse automatique des tarifs de 3% suite à celle de 15% subie en janvier, comme l’explique la rédaction de L’Informé. Les clients TRV d’Engie seront sur le pont de l’offre "Gaz Passerelle". Cette dernière information n’était pourtant pas précisée dans les courriers envoyés par l’Etat pour informer les clients de leur bascule imminente.