
“Qui m’appelle encore ?”, vous êtes-vous sûrement demandé, en voyant un énième numéro inconnu tenter de vous joindre. Voici comment savoir qui est au bout du fil sans décrocher, en quelques secondes !
Refus catégorique de pose, protestations, procès… Malgré les multiples polémiques, en 5 ans, 28 millions de compteurs Linky ont déjà été installés en France. Depuis le début de son déploiement fin 2015, Linky suscite de nombreuses questions.
Selon Fanny Guibert, qui a enquêté ce mois-ci pour le magazine 60 Millions de consommateurs sur le sujet, la mauvaise gestion de la communication d’Enedis joue un rôle important. Utilisation de données privées, espionnage, surconsommation, ondes… Les reproches et inquiétudes sont multiples. Elles se sont amplifiées au début du confinement, lorsque le maire de Nice, mi-mars, envisageait que "Linky soit utilisé pour vérifier l’occupation des résidences secondaires. D’où notre dossier pour savoir si Linky peut servir à nous surveiller", confie-t-elle à franceinfo.
Linky étant un compteur communicant, il transmet votre consommation à distance au gestionnaire du réseau. Il n’est donc plus nécessaire d’effectuer des relevés de compteur "une à deux fois par an", rappelle Fanny Guibert.
Il peut donc permettre de savoir si l’on est chez soi ou non. En effet, lorsqu’on est absent, "la consommation se résume aux appareils en veille alors que si l’on est présent, on consomme de l’électricité en allumant la lumière, l’ordinateur, la bouilloire, la télé…", détaille-t-elle. La consommation étant relevée à distance quotidiennement, "on peut donc savoir si vous êtes là ".
Toutefois, si c’est techniquement possible, "la surveillance est juridiquement interdite", indique la Commission nationale informatique et libertés. "Sauf si un juge le demande, les relevés de consommation ne peuvent pas servir à savoir si vous êtes à la maison", assure Fanny Guibert.