De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Le compteur Linky souffre de bien des contestations. Pourtant, cela n’a pas empêché Enedis (ex ERDF), la société chargée de la gestion et de l’aménagement du réseau de distribution d’électricité en France, de le faire installer sur la quasi-totalité du sol français. Au total, informe la filiale d’EDF sur son site, plus de 8 ménages sur 10 sont désormais équipés d’un compteur intelligent et “90% d’entre eux sont satisfaits de l’installation”. De quoi permettre, insiste l’entreprise, un meilleur suivi de sa consommation électrique, mais aussi l’accès à des offres personnalisées, la simplification des installations en autoconsommation… et d’une façon générale d’importantes économies. “C’est une modernisation nécessaire pour une consommation d’énergie mieux maîtrisée, des services plus performants et des économies à la clef”, commente ainsi Enedis.
Le fait est que, cependant, le compteur Linky ne fait pas l’unanimité. Comme Planet a d’ores et déjà eu l’occasion de l’expliquer, l’appareil d’Enedis a été longuement contesté ; d’aucuns affirmant qu’il n’était pas bon pour santé tandis que d’autres évoquaient des risques d’incendie, de panne en raison de fourmis ou, entre autres griefs, de hausses des tarifs. L’essentiel de ces attaques ont été balayées par Enedis, à grand renfort de démentis. Mais force est de constater qu’à l’heure actuelle, la lutte anti-Linky semble avoir du plomb dans l’aile. Faut-il penser que la guerre anti-Linky est terminée ? La réponse de Stéphane Lhomme, militant écologiste et antinucléaire, connu pour son engagement contre le compteur anis.
Est-ce la fin du mouvement anti-Linky ?
“Aujourd’hui, la contestation se perpétue dans des actes simples, comme le fait de garder son compteur ordinaire. Il est avéré que l’on peut le garder et c’est parfaitement légal puisqu’Enedis, une entreprise publique, ne facturerait pas une prestation illégale. Elle envisage une facturation dès 2023 (ou 2025, pour celles et ceux qui pratiquent l’auto-rélève) et non une pénalité. C’est l’aveu clair et net que les anciens compteurs sont toujours légaux. Il en reste aujourd’hui environ 4 millions en service”, fait savoir le militant, qui explique par ailleurs que la lutte ne se limite pas à cela.
“Nous préparons de nouvelles actions, notamment une contestation de la facturation qu’Enedis entend mettre en place sur les anciens compteurs”, reconnaît le fondateur de l’Observatoire du nucléaire pour qui la situation est plus nuancée qu’une simple dichotomie défaite-victoire.
Les anti-Linky ont-ils “perdu la guerre” ?
Pour l’heure, le militant ne souhaite pas dévoiler quelle forme prendra la suite de la contestation. “Les collectifs se coordonnent. Nous avons des réunions régulières et nous travaillons sur des documents pour contester la facturation. C’est notre avocat, maître Boda, qui s’en occupe aujourd’hui”, résume Stéphane Lhomme.
Le militant concède, à certains égards, une défaite. “D’une certaine façon, on peut dire que la bataille est perdue : des millions de gens se sont laissés avoir et sont désormais équipés d’un compteur Linky. Sur le plan numéraire, il a même supplanté le compteur à aiguilles. Cependant, il ne faut pas minimiser l’autre dimension du combat : des millions de gens, qui demeurent moins nombreux, certes, ont su résister. Ils n’ont pas de compteur Linky encore et ne souffrent pas de tous les problèmes associés”, tranche-t-il.
Demeure une question : quel avenir pour le compteur à aiguille ?
Quel avenir pour le compteur à aiguille ?
Le militant en est convaincu : à l’avenir, les Françaises et les Français chez qui a été posé un compteur Linky risquent de faire face, pour certains, à de graves problèmes. Dès lors, l’avenir du compteur intelligent, de même que celui à aiguille, est “ouvert”.
“Beaucoup de gens rencontrent des désagréments, mais ils ne sont pas moins nombreux à en être satisfaits. Tout dépendra de la façon dont le sentiment général évolue au sujet de Linky. Si les consommateurs s'aperçoivent qu’il sert à faire quelque chose de très différent de ce qui avait été annoncé, comme la mise en place de tarifs mouvants, peut-être que nous verront une plus forte mobilisation à l’avenir”, veut croire Stéphane Lhomme.