Le projet de loi de finances pour 2025 du gouvernement demande un effort de cinq milliards d'euros aux collectivités locales les plus aisées. Et cela ne sera pas sans conséquences sur votre quotidien.
Un montant toujours plus élevé à la caisse du supermarché.L’inflation continue de plomber le quotidien des Français, particulièrement en cette période de rentrée, où les grosses dépenses se multiplient. Se serrer la ceinture ne signifie plus seulement renoncer à ses petits plaisirs, mais aussi changer ses habitudes au supermarché.
Inflation : "Je me suis fixée une limite à 2 ou 3 euros par produit"
Alors que de nombreux consommateurs n’hésitaient pas à privilégier la qualité au prix – en consommant des produits bio ou de marques – beaucoup choisissent désormais les premiers prix dans les rayons. C’est notamment le cas d’Alice* [le prénom a été modifié, NDLR], qui met désormais dans son chariot des produits de marque distributeur : "Je prends la marque Leclerc et je me suis fixée une limite à deux ou trois euros par produit. Au-delà, je ne prends pas. Avant, j'achetais de la marque pour mes yaourts, maintenant c’est du distributeur". Si elle n’arrive pas encore à passer le cap pour certains de ses achats – notamment la crèmerie et la viande – elle l’a fait pour les produits d’entretien, comme "les désinfectants pour le linge, les sprays nettoyants…".
La trentenaire, mère de famille et vivant en région parisienne, fait désormais ses courses en province, où elle passe ses week-ends. Elle a d’ores et déjà constaté une différence de deux euros sur certains produits, pourtant similaires. "Je regarde tout le temps les prix maintenant, alors qu’avant je restais sur mes acquis", explique-t-elle à Planet. Sa sœur, quant à elle, ne fait plus ses courses sans le scanner, qui lui permet de ne pas dépasser son budget et de vérifier que les promotions sont bien efficaces. De petites économies qui lui permettent de se faire plaisir avec d’autres produits, notamment la viande et le poisson. La hausse des prix a aussi changé ses habitudes à la maison, car elle ne jette plus rien : les restes du soir lui servent pour le repas du lendemain, un réflexe qu’elle n’avait pas forcément avant.
Inflation : "J'ai comparé les prix avant de changer de supermarché"
Si Alice a quelque peu modifié ses habitudes de consommation, d’autres les ont changées du tout au tout. C’est le cas de Simon* [le prénom a été changé, NDLR], jeune actif, qui vit seul et a décidé de "boycotter" les enseignes les plus onéreuses : "En comparant les prix de différents supermarchés autour de chez moi, je me suis rendu compte qu’il y avait parfois +50% sur le prix d’un même produit", explique-t-il à Planet. Depuis le début de l’été il fait donc ses courses chez Lidl, même s’il doit prendre sa voiture : "Je fais 20 minutes de voiture aller-retour par semaine pour mes achats, mais je pense être gagnant sur le long terme".
Plus question de compléter des "oublis" à la supérette de son quartier, où les prix bondissent. "Je fais sans la sauce tomate ou les croutons dans la soupe, quand je les ai oubliés". Hélène* a elle aussi abandonné le supermarché de son quartier pour une grande surface plus abordable, qui est plus loin de chez elle de cinq minutes : "Il y a beaucoup plus de monde qu’avant dans ce supermarché", signe, selon elle, que de nombreux consommateurs ont le même réflexe.
Côté liste de courses, Simon se fait moins de "petits plaisirs" : il a réduit ses achats de gâteaux industriels et de bonbons, dont il était pourtant un grand consommateur. Alors qu’il mangeait de la viande une fois par jour, il a réduit à une fois tous les deux jours, voire trois à la fin du mois. De son côté, depuis qu’elle est à la retraite, Valérie* [le prénom a été changé, NDLR], est moins regardante sur les dates de péremption. Avant, il n’était pas question pour elle de consommer une viande périmée depuis un jour, des yaourts depuis plus de deux jours etc. Désormais, elle se dirige en priorité vers le rayon "dates courtes" de son supermarché. Si elle n’y trouve pas l’ensemble des produits nécessaires pour la semaine, ce réflexe lui permet de tenir quelques jours à moindre coût.
Inflation : ils partent à la chasse aux promotions
La retraité se méfie des promotions, alors que ce n’est pas le cas de Paul* [le nom a été changé, NDLR], jeune père de famille qui ne jure (presque) que par elles. Chaque semaine, il guette dans sa boîte aux lettres le catalogue de son supermarché et note bien chacune des promotions qui l’intéressent. Une habitude qu’il n’est pas le seul à avoir, puisque selon une enquête réalisée par OpinionWay pour Bonial et citée par Le Monde, "34% des personnes interrogées ont l’intention de rechercher davantage de promotions". C'est deux points de plus qu'en juin.
Selon une autre étude de YouGov, relayée elle aussi par le journal du soir, 75% des Français profitent des promotions en magasin. S’il les privilégie lui aussi, Simon reste attentif à ce qu’il achète et essaie de ne pas prendre ce dont il n’a pas besoin : "J’évite d’acheter les 4 packs de gâteaux, parce qu’ils ne sont pas nécessaires à notre alimentation. Parfois je craque bien sûr, mais je me rattrape la semaine d’après", confie-t-il à Planet.
Laurène*, quadragénaire, ne jure plus que par le drive, afin d’éviter les dépenses inutiles : "Je sais ce dont j’ai besoin et je ne me perds pas dans les rayons inutiles". Résultat, sa facture a baissé de 5 à 10% en quelques semaines. Prochaine étape : faire ses menus avant, pour ne rien acheter de plus que ce dont elle a besoin. Clara*, elle, a trouvé la solution ultime quand elle n’a plus de budget pour faire ses courses : "Je m’invite beaucoup plus chez les autres pour dîner", explique-t-elle en plaisantant à moitié. A vous de choisir ce qui vous convient le mieux.