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Un véritable problème de société. Mensuellement, les frais liés aux produits féminins de première nécessité peuvent paraître dérisoires. Pourtant, nombreuses sont les femmes dans le monde, notamment en Europe et en France, à ne pas pouvoir s’acheter de protections hygiéniques, par manque d’argent. Ce sujet, encore bien trop souvent tabou, commence toutefois à être pris en considération par les autorités, grâce aux différentes alertes lancées par les associations, rapporte Le Parisien.
Elles affirment que cela nécessite un budget moyen situé entre cinq et sept euros. Soit beaucoup trop, pour certaines.
Considérées comme un "produit de luxe"
Nadège Passereau, déléguée générale de l’association Agir pour la santé des femmes (ADSF), indiquait l’an dernier au journal hebdomadaire que les protections périodiques sont "le premier produit demandé" par les femmes en situation de précarité car considérées comme "un produit de luxe".
C’est pourquoi une fois par mois, l’ADSF distribue un kit sanitaire où sont intégrés tampons et/ou serviettes.
"On en distribue entre 200 et 300 paquets par mois, ce qui représente un coût entre 12 000 et 15 000 euros par an", assurait-elle dans les colonnes du Parisien.
Souvenez-vous, le débat autour du sujet avait également fait grand bruit en 2015, lors des discussions sur le taux de TVA appliqué aux protections hygiéniques. La mobilisation des collectifs féministes, avait permis de le réduire à 5,5%,sans que cela n’ait toutefois de conséquence sur les prix pratiqués. Au grand dam des associations, ils sont restés inchangés, rapporte Franceinfo.
Les pouvoirs publics, qui ont longtemps ignoré le problème, se penchent désormais sur ce phénomène préoccupant.
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Trouver un moyen pour lutter contre la "précarité menstruelle"
A l'occasion de la journée mondiale de l'hygiène menstruelle qui s'est tenue ce mardi 28 mai, le gouvernement a annoncé un nouveau projet, confié à la sénatrice Patricia Schillinger (LREM) : "lever le tabou des règles".
Marlène Schiappa, l’instigatrice du projet, a ainsi réuni plusieurs ministres, parlementaires, associations et industriels pour mettre en place une stratégie de lutte contre la "précarité menstruelle", et étudier un projet d’expérimentation de la gratuité des protections hygiéniques.
La sénatrice a pour mission d’établir "les objectifs et modalités" de la mise en place d’un tel dispositif dans plusieurs "lieux collectifs" (milieu scolaire, hôpitaux ou prisons).
Cette question se pose alors : combien coûtent ces produits d’hygiène au cours de la vie d’une femme?
Un budget colossal
En moyenne, la période des règles dure environ 38,4 ans, d’après l’Institut national d’études démographiques (Ined). Les premières règles apparaissent en effet vers 12,6 ans et perdurent jusqu’à la ménopause, qui intervient vers 51 ans.
Pendant ces plus de 38 ans, les femmes devront donc se procurer des protections hygiéniques, pour palier aux 5 jours de menstruations tous les 28 jours, note LCI. Soit 13 fois par an, et 500 fois dans la vie.
Coût total ? Sachant que les protections valent entre 5 et 7 euros par mois, les femmes déboursent entre 2 496 et 3 494,40 euros au cours de leur vie.
S’ajoute à cette note les antidouleurs, et les sous-vêtements qui doivent être renouvelés car souvent tâchés.
Selon une étude britannique datant de 2015, la somme serait alors bien plus importante, puisqu’elle pourrait atteindre les 23 500 euros !
Bien que des serviettes réutilisables et autres cups existent, il est difficile de faire baisser drastiquement le coût. Par souci économique, certaines femmes peuvent garder trop longtemps leur protection. Elles s’exposent ainsi au syndrome du choc toxique. Problème sanitaire dont le gouvernement entend venir à bout.
Objectif : mieux informer les consommatrices
Responsables d’associations, entrepreneuses, industriels et secrétaires d’État ont donc, ensemble, discuté ce mardi 28 mai "d’une stratégie commune" visant à "lever le tabou des règles" dans la société.
Autre ambition ? Améliorer l’information donnée aux consommatrices concernant la composition des protections, souvent décriée.
En juillet 2018, un rapport de l’Anses avait en effet conclu à la présence de substances chimiques (dont des traces de pesticides) "en très faible concentration" dans les protections intimes féminines. Bien que jugées sans risque, des améliorations ont été demandées aux fabricants.
"Les efforts doivent se poursuivre, en particulier sur les emballages et notices d’utilisation, et sur la sensibilisation au syndrome du choc toxique (SCT)", souligne le gouvernement dans son communiqué.
Il ajoute qu’une enquête menée par la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes sur la sécurité et l’information des coupes menstruelles sera publiée à la fin de l’année.