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Elles sont incontournables. Depuis sa création en 1984 et sa mise sur le marché en 1985, la carte bancaire est présente dans la quasi-totalité des portefeuilles des Français. De nombreuses innovations sont arrivées au fil des décennies, à l'instar du code secret en 1990, de la commercialisation des cartes à puces en 1992, ou encore plus récemment de l'apparition plus que remarquée du paiement sans contact, depuis 2013.
Peu importe l’établissement bancaire, elles se présentent toutes quasiment de la même manière : un numéro inscrit en relief au recto, qui correspond à une combinaison de 16 chiffres pour identifier chaque carte de manière unique, mais aussi une bande magnétique et un espace pour la signature au verso. Tout cela devrait prochainement disparaître, comme le prévoit Ouest France.
Une utilité technologique affirmée
Depuis quelques temps désormais, de nombreuses banques en ligne et des établissements bancaires ont décidé de faire disparaître de manière totale ou partielle les chiffres présents au dos de la carte. Parmi elles, la Banque Postale, la Banque Populaire ou encore la Caisse d'Epargne ont choisi de les inscrire mais plus en relief. Dans un design plus poussé, c'est le géant américain Apple qui supprime tout simplement ces chiffres avec sa fameuse carte de crédit lancée en 2019. Celle-ci n'est pas encore disponible en France.
Pourquoi ces changements interviennent-ils ? Finalement, le relief des 16 chiffres date d'une époque que l'on peut, aujourd'hui, considérée comme lointaine. Cette période où il fallait insérer sa carte bancaire dans un "sabot", qui permettait par la suite d'imprimer le numéro sur une facture grâce à du papier carbone. Dorénavant, cet ancien moyen de règlement a largement laissé place aux Terminaux de paiement électronique (TPE), d'où l'inutilité du relief.
Sursis pour la bande magnétique et la signature
Le numéro à 16 chiffres n’est pas le seul qui pourrait disparaître des cartes bleues. En effet, la signature et la bande magnétique qui figurent au verso, pourraient également être supprimées dans les années à venir. Ces deux éléments étaient pourtant nécessaires à l’arrivée des premiers TPE, dans les années 1970. Il fallait alors faire glisser sa carte dans une glissière qui lisait la carte magnétique, et enfin signer le reçu que le commerçant imprimait. Mais, en France, cette méthode de paiement a disparu.
"Il est étonnant que l’embossage (l’impression des chiffres en relief), la piste magnétique et le bloc signature aient survécu aussi longtemps. Car, dans les faits, ils ne servent plus à rien", explique Vincent Mouret de chez Idemia (société spécialisée dans les solutions d’identification) pour le quotidien régional Ouest France. En réalité, seuls certains éléments restent indispensables, à commencer par la puce, le nom de l’émetteur et du porteur, le réseau (Visa ou MasterCard) et l’hologramme anti-contrefaçon.
D'où vient cette volonté de changement ?
Si la modification du design des cartes est notamment liée aux évolutions de la technologie, elle tient aussi de la volonté des banques de moderniser un produit relativement ancien. Ainsi, d’autres innovations pourraient suivre, à commencer par l’intégration d’un capteur d’empreintes digitales, qui existe déjà sur certaines cartes haut de gamme, et qui permet d’authentifier un paiement sans avoir à réaliser de code. Mais comme le prévoyait François Hertel, "l'avenir est moins facile à manoeuvrer que le passé. Il faut attendre tel qu'il est prévu."