Apparences trompeuses, guerre familiale et héritage mal partagé : les secrets de l'affaire Troadec

Rancoeur, héritage contesté, jalousie... Le quadruple assassinat de la famille Troadec cache de nombreux secrets de famille longtemps dissimulés. Ce 21 juin 2021, le procès du couple Caouissin doit débuter à Nantes, devant la cour d'assises de Loire-Atlantique. Selon les informations du Parisien, Hubert Caouissin, ancien ouvrier quinquagénaire, sera jugé pour "meurtre précédé, accompagné ou suivi d'un autre crime" et "atteinte à l'intégrité de cadavres". Son épouse, Lydie Troadec, sera elle entendue pour des faits de "recel de cadavres" et "modification des preuves d'un crime". 

Rappelez-vous : le 23 février 2017, une femme prénommée Hélène s'inquiète de ne plus avoir de nouvelles de sa soeur, Brigitte Troadec. Elle signale son silence aux forces de l'ordre qui constatent la disparition de quatre membres de la famille Troadec... Pascal, le père, Brigitte, la mère, ainsi que Sébastien et Charlotte, les deux enfants âgés respectivement de 21 et 18 ans. Au début du mois de mars, le couple Caouissin est placé en garde à vue après que leur ADN a été retrouvé au domicile des disparus. Hubert, qui se trouve être le beau-frère du père de famille disparu, avoue avoir tué les quatre victimes. Sa femme, Lydia, aurait quant à elle modifié la scène de crime. Le mobile de cette tuerie ? Un héritage de lingots et de pièces d'or, que Pascal aurait refusé de partager avec sa soeur, Lydia.

Affaire Troadec : "des points communs assez troublants" avec l'affaire Xavier Dupont de Ligonnès

L'ouvrage Les secrets de l'affaire Troadec (L'Archipel), écrit par Béatrice Fonteneau et Jean-Michel Laurence, retrace les dessous d'une sordide histoire de famille qui a défrayé la chronique en 2017. Pour Planet, ces deux auteurs et anciens journalistes entrent dans les détails de leurs investigations. 

Les deux auteurs de l'ouvrage commencent par faire remarquer des similitudes entre l'affaire Troadec et l'affaire Xavier Dupont de Ligonnès, survenue six ans plus tôt… À seulement trois kilomètres de là, à Nantes. En outre, les anciens journalistes notent que "Sébastien Troadec et Arthur Dupont de Ligonnès étaient scolarisés dans le  même établissement supérieur : le lycée Saint-Gabriel à Saint-Laurent-sur-Sèvre (Vendée) et dans la même filière liée à  l'informatique".

Lorsque les enquêteurs sont informés de la disparition de la famille Troadec, le procureur de la République de Nantes aurait lui-même fait référence à l'affaire Dupont de Ligonnès. Il expliquait, entre autres, "que des leçons ont été tirées des recherches infructueuses effectuées par les policiers à l'époque, en 2011". En effet, cinq perquisitions étalées sur dix jours avaient alors été nécessaires pour retrouver les cadavres de la famille de Ligonnès, ensevelis sous la terrasse de la maison familiale. Un constat qui a persuadé les enquêteurs de "mettre le paquet tout de suite", ce qui leur a permis de retrouver rapidement des taches de sang au domicile des Troadec. 

Par ailleurs, on remarque d'autres points communs entre les deux tueries : "les enquêteurs découvrent la disparition d'objets similaires : les ordinateurs sans leurs connectiques laissées sur place", continuent les auteurs. De plus, une clé des domiciles respectifs a été dissimulée à l'intérieur : "dans un compteur EDF chez les Dupont de Ligonnès, et dans la boîte aux lettres des Troadec", expliquent Béatrice Fonteneau et Jean-Michel Laurence. "Toutes ces similitudes laissent à penser au départ que l'affaire Dupont de Ligonnès a pu inspirer quelqu'un !", concluent-ils. 

Ce crime effroyable trouve son origine dans un conflit familial qui a scindé les Troadec en deux clans distincts...