Le projet de loi de finances pour 2025 du gouvernement demande un effort de cinq milliards d'euros aux collectivités locales les plus aisées. Et cela ne sera pas sans conséquences sur votre quotidien.
Pendant près de six mois, Nordahl Lelandais a menti aux autorités, niant fermement être impliqué dans le meurtre de Maëlys de Araujo survenu dans la nuit du 26 au 27 août. Si comme l’a rappelé son avocat, Alain Jakubowicz, il a le droit de mentir, qu’en est-il du conseil lui-même ? Comme le relève Dalloz, leader de l'édition juridique professionnelle et universitaire en France, sur son site, la question de la vérité en droit n’est pas une équation simple et le terme de "vérité" ne figure d’ailleurs pas dans le règlement intérieur national de la profession des avocats. En revanche il y est question dans l’article 1er de "dignité, conscience, indépendance, probité et humanité" et de "principes d’honneur", de "loyauté" et de "confraternité".
Mais de quelle vérité parle-t-on ? En conférence de presse la semaine dernière, Alain Jakubowicz a expliqué que son client lui avait "menti", avant de se montrer plus nuancé ce matin au micro de Jean-Jacques Bourdin, déclarant : "[N ordahl Lelandais] a exprimé sa vérité qui s’est avérée être inexacte". D’ailleurs au cours de cet entretien, Me Jakubowicz a rappelé qu’il était aussi celui qui assurait le droit de son client à mentir. "Le mensonge fait partie des axes de défense, ainsi est notre loi. Ce n'est pas moi qui l'ai faite, et je suis effectivement d'une certaine façon un gardien de cette loi".
Le client reste maître
Cette déclaration fait écho celle faite par le conseil en conférence de presse la semaine dernière, quand Alain Jalubowicz avait déclaré : "le rôle d'un avocat n'est pas d'obtenir les aveux de son client mais de l'accompagner". Ce que confirme et explique à Planet Maître Julie Fabreguettes, avocate au barreau de Paris : "l’avocat n’a pas un devoir de vérité. Un avocat travaille sur un dossier et va travailler sur une vérité judiciaire qu’il va défendre. Il est porte-parole de son client et le défenseur de ses intérêts et n’a pas à s’assurer qu’il dit la vérité."
Quand bien même Nordahl Lelandais aurait fait des aveux à son conseil, ce dernier n’aurait pas pu en faire part aux autorités compétentes sans l’accord de son client. "Si votre client vous ment et qu’il dit des choses contraires à ce que montre le dossier, vous ne pouvez pas aller contre la vérité qu’il délivre. Vous pouvez faire part de votre dilemme à votre bâtonnier mais il faut savoir que le métier d’avocat fait partie des exceptions au délit de non dénonciation d’un crime", détaille Maître Julie Fabreguettes.
Dans tous les cas, un avocat n’a aucun intérêt à soutenir le mensonge chez son client, car c’est risquer sa crédibilité et toute sa stratégie de défense. Si un client a avoué dans le secret du cabinet mais s'obstine à vouloir plaider l'innocence, l'avocat peut aussi décider de quitter le dossier, c'est récemment ce qu'a fait l'avocat de Jérôme Cahuzac, expliquant après les aveux de l'ancien ministre selon Mediapart: "J’ai défendu son innocence, je ne serais pas crédible si je devais désormais défendre le contraire".
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La preuve, élément déterminant
Alain Jakubowicz n'a cependant soutenu que son client était innocent, un paramètre qui fait écho à une note de blog du célèbre Maître Eolas , où il expliquait : "Que dit-elle, la loi ? Que l’innocence est présumée, et que c’est au ministère public d’apporter la preuve de la culpabilité, et non à l’accusé de démontrer son innocence". Une phrase qui prend son sens à l’aune ce qu’a expliqué le conseil de Nordahl Lelandais la semaine dernière : face à la preuve accablante de la goutte de sang, il a amené son client à avouer.
D’ailleurs dans une affaire comme celle du meurtre de Maëlys de Araujo, ou même Alexia Daval, les aveux importent de moins en moins face à la preuve scientifique. En ce sens, quand Maître Alain Jakubowicz affirmait ne pas voir la silhouette d’une petite fille sur les images de vidéosurveillance mais celle d’une jeune femme, il était exactement dans sa stratégie de défense.
Si le fond était conforme, la forme, elle, a choqué. De cela, l’avocat s’en excusé face aux familles – "du plus profond du cœur, je m’en excuse, car ce n’est pas du tout le rôle qui est le mien" - mais aussi face aux enquêteurs. "Je dois rendre hommage au service d’enquête, que j’ai malmené à certains égards, pour le travail qui a été réalisé dans la recherche de la vérité". Cette vérité, c’est justement vers elle qu’il compte continuer d’accompagner Nordahl Lelandais et notamment lors de sa prochaine audition par les juges d’instruction prévue jeudi.