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Si la dépouille de Maëlys, tuée dans la nuit du 26 au 27 août dernier, a pu être retrouvée, c’est en partie grâce aux aveux de Nordahl Lelandais mais aussi grâce à Hutch et Roch, 5 ans et 6 ans. Ces deux noms ne sont pas familiers du grand public et pourtant, ils ont toute leur importance dans l’affaire Maëlys. Derrière se cachent en réalité deux Springer Spaniels qui font partie de l’unité GNIC (Groupe national d’investigation cynophile), la seule aujourd’hui en France spécialisée dans la recherche de restes humains, et basée au Centre national d'instruction cynophile de la gendarmerie de Gramat.
La semaine dernière, Hutch et Roch ont été dépêchés avec leurs maîtres, Frédéric et Nicolas, sur place pour assister aux recherches conduites sur les indications de Nordahl Lelandais. Leur atout ? "Ce sont des chiens passe-partout, pas très hauts sur pattes, des chiens de chasse au départ, qui se faufilent partout. Même la végétation ou la pente ne les arrête pas", explique le lieutenant-colonel Bétaille, Commandant en second du centre de Gramat.
Il fallait au moins cela pour pouvoir mettre la main sur la dépouille de Maëlys, abandonnée dans un endroit reculé d’un ravin du massif de la Chartreuse. "C’était un endroit très escarpé avec des conditions hivernales, dans un département de montagne. L’intervention des chiens se fait d’ailleurs dans un dispositif global. Ils ont dû être appuyés par des unités montagne qui sécurisent l’intervention des brigades cynophiles et de toutes les personnes qui ont gravité dans le secteur ce jour-là", détaille le lieutenant-colonel, soulevant que les chiens ont pu permettre d’arriver directement au but : "un promeneur aurait peut-être pu tomber sur cette zone à l’air libre, mais encore faut-il pouvoir y avoir accès facilement et qu’elle présente un intérêt. Et puis dans combien de temps ?"
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Si Hutch avait déjà participé à des recherches après la disparition de la fillette, c’était en revanche la première fois qu’avec Roch, ils se rendaient dans cet endroit. Leur unité, composée d’une dizaine d’autres chiens et de six maîtres, a participé à plusieurs opérations de recherches dès le début de l’enquête.
Une formation de longue haleine
L’unité GNIC se situe sur "le haut du spectre en matière de technicité cynophile". Sollicitée chaque année dans une quarantaine d’affaires, elle peut également intervenir à l’étranger. Comme le souligne le lieutenant-colonel Bétaille, leur intervention peut être déterminante : "dans une enquête, retrouver un corps c’est capital, c’est ce qui permet la qualification des faits et puis c’est extrêmement important pour les familles".
Avant d’arriver à un duo maître-chien parfaitement fonctionnel, il faut toutefois du temps : entre 6 et 8 mois environ entre le moment où l’animal est sélectionné et le moment où il est apte au terrain. Pendant cette période, il faut notamment "débourrer" le chien et former l’équipe cynophile.
Pour être sélectionné, l'animal doit par ailleurs répondre à plusieurs critères et en premier lieu celui d’être joueur et sociable : "Joueur parce que tout le dressage se base sur le jeu, c’est le fondement même de la technique cynophile. Le chien joue parce qu’il aime ça et pour faire plaisir à son maître. Dans toute technique, on associe donc une odeur à la découverte de son objet de récompense". Pendant leur formation, les animaux sont d’ailleurs entraînés à partir de déchets hospitaliers organiques.
Ils doivent aussi être sociables parce que ce sont des chiens qui sont amenés à être contact avec le public. Ils ne peuvent pas être agressifs. Enfin, troisième qualité essentielle pour faire un chien efficace au sein de la GNIC : la pugnacité. "L’animal ne doit pas être du genre à renoncer facilement. Il ne doit pas se laisse arrêter", précise le lieutenant-colonel.
L’entrainement est d’ailleurs quotidien. L’emploi du temps des chiens se déployant en trois axes : "soin, jeu-détente, entrainement, pour être prêt à répondre en permanence".