Affaire Maddie : la grosse erreur de la police allemande AFP
Alors qu'elle a relancé l'enquête sur la mystérieuse disparition de Madeleine McCann le 3 juin dernier, la police allemande est aujourd'hui mise en cause dans l'enquête. Voici pourquoi.

Nouvelles révélations dans l’affaire Maddie. Le 3 juin 2020, la police allemande a relancé de façon spectaculaire l’enquête sur la disparition en 2007 de la petite Britannique, Madeleine McCann. Elle a en effet annoncé qu’elle avait identifié un suspect. Il s’agit de Christian Brueckner, 43 ans, un pédophile multirécidiviste, actuellement en détention à Kiel, dans le nord de l'Allemagne.

Au moment des faits, il vivait à quelques kilomètres de l'hôtel où la petite-fille de 3 ans a disparu. Il est soupçonné du meurtre de l’enfant, qui était alors au Portugal en vacances avec ses parents. Or, d’après les informations publiées par le magazine allemand d’investigation Der Spiegel, en 2013, une faute des enquêteurs ont pu l’aider à dissimuler des preuves, rapporte l’AFP.

Affaire Maddie : les enquêteurs mis en cause

En effet, d’après Der Spiegel, dès 2013, la police allemande était sur la piste de ce suspect. Durant une émission très regardée en Allemagne, les parents de Maddie, accompagnés du chef d’enquête britannique, avaient présenté deux portraits robots de potentiels suspects.

Des appels à témoins avaient alors été lancés. Un homme, affirmant avoir été un collègue de travail de Christian Brueckner au moment des faits, s’était alors manifesté pour transmettre des informations à la police.

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A la suite de ce témoignage, la police de Brunswick (nord-ouest) avait donc immédiatement convoqué par courrier officiel Christian Brueckner, pour l'entendre en tant que témoin, précise le magazine d’investigation. Der Spiegel assure d’ailleurs avoir pu lire la lettre, adressée au suspect le 4 novembre 2013. La police y indiquait clairement qu'elle souhaitait l’entendre sur l'affaire Maddie.

Une grossière erreur, qui a pu laisser à Christian Brueckner le temps nécessaire pour détruire d'éventuelles preuves. "Cela n'aurait pas dû se passer ainsi et ne correspond en aucun cas à la procédure usuelle dans un cas aussi délicat", regrette un policier dans les colonnes de Der Spiegel. En effet, habituellement, les enquêteurs cherchent en premier lieu à réunir des informations, sans confronter un éventuel criminel.

Pour l’heure, ni l'avocat, ni la police de Brunswick n'ont réagi aux informations du magazine. Le suspect n°1 n’a d’ailleurs toujours pas été entendu par les enquêteurs.