De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Treize ans d'enquête et toujours aucune réponse sur ce qui est arrivé à Madeleine McCann le 3 mai 2007. Cette fillette de trois ans dormait paisiblement dans sa maison de vacances à Praia da Luz au Portugal. Quand ses parents rentrent d'un restaurant entre amis, vision d'horreur : le lit de leur enfant est vide. Un cambriolage qui a mal tourné ? Un accident mortel déguisé en enlèvement ? Un enlèvement prémédité ? Impossible, à ce jour, de comprendre ce qui s'est passé ce soir-là.
En juin 2020, le nom d'un suspect est rendu public : celui de Christian Brueckner, pédophile multirécidiviste. Là, bon nombre de rebondissements et de témoignages chocs rythment l'été. Une enquête pour meurtre a été ouverte, bien que le corps de l'enfant reste introuvable à ce jour. Hans Christian Wolters est Procureur de la République à Braunschweig, en Allemagne. En fonction depuis 2003, il travaille actuellement dans le département réservé aux homicides. Dans l'affaire Maddie, il s'occupe principalement des relations avec la presse. Pour Planet, le procureur allemand nous en dit plus sur le suspect numéro un.
Affaire Maddie : comment la police est-elle remontée jusqu'à Christian Brueckner ?
Christian Brueckner est un pédophile multirécidiviste, condamné à mainte reprises pour des crimes sexuels, mais également pour cambriolage ou encore trafic de stupéfiants. "En 2013 et en 2017, il y avait des indices que l'accusé avait quelque chose à voir avec la disparition de Madeleine McCann. Cette suspicion a été confirmée en juin 2020, et nous l'avons donc rendue publique", explique Hans Christian Wolters.
À l'époque, l'Allemand de 43 ans était simplement considéré comme un éventuel témoin. Il y a quelques mois, un ami du suspect s'était confié à ce sujet. Christian Brueckner avait reçu un courrier officiel des forces de l'ordre allemandes lui demandant de servir de témoin dans l'affaire Madeleine McCann. Le ravisseur présumé aurait déclaré : "Ils m'envoient ça seulement parce que j'ai vécu douze ans au Portugal et que j'habitais près de là où cela s'est passé… Je n'ai rien à voir avec cela, ils essaient de m'avoir".
Toutefois, le procureur de la République n'a pas souhaité révéler quelles étaient les preuves concrètes dont il dispose contre le suspect. Que savons-nous, à ce jour, de son lien avec l'affaire Madeleine McCann ?
Affaire Maddie : quelles sont les preuves contre le suspect allemand ?
À notre connaissance, les principales preuves données aux forces de l'ordre sont des témoignages des connaissances du suspect. Celles de ses anciennes petites amies d'abord, qui affirment avoir été abusées psychologiquement et physiquement. L'une d'entre elles a même affirmé que Christian Brueckner avait agressé sexuellement, au moins à trois reprises, sa petite fille de cinq ans.
Par ailleurs, des amis du suspect sont revenus sur les blagues, les colères, voire les aveux du suspect au sujet de la disparition de Maddie McCann. Cet été, un lotissement à Hanovre, en Allemagne, a été fouillé. Il appartenait au criminel. "Les fouilles dans l'ancien lotissement de Brueckner n'étaient pas basées sur un indice en particulier. Pour le moment, nous ne donnons aucune information sur les résultats de ces recherches", a déclaré Hans Christian Wolters auprès de Planet. En outre, selon les déclarations officielles, le corps de Madeleine demeure introuvable. Pourtant, la découverte de sa dépouille, aussi tragique soit-elle, constituerait la meilleure preuve pour découvrir ce qui est arrivé.
Le temps passe, et d'aucuns craignent que Christian Brueckner ne finisse par s'échapper vers un pays qui ne pratique pas l'extradition. Selon le procureur, le risque est moindre. Pourquoi ?
Affaire Maddie : "Il ne pourra pas fuir", affirme le procureur
À ce jour, Christian Brueckner n'a jamais été entendu dans le cadre de l'affaire Madeleine McCann. "En Allemagne, un suspect doit être entendu en audience avant que l'on puisse l'accuser de quoi que ce soit. En outre, il appartient à la police et au Bureau du procureur de décider quand un accusé est à même de parler. De notre point de vue, interroger le suspect n'est pas conseillé pour le moment, pour des raisons stratégiques", explique Hans Christian Wolters.
Incarcéré pour trafic de stupéfiants, le suspect allemand a demandé une remise en liberté conditionnelle après avoir effectué les deux tiers de sa peine. Y a-t-il un risque qu'il profite de sa sortie de prison pour s'évader vers un pays qui ne pratique pas l'extradition ? Peu de chance, selon le procureur. "En raison de la décision de la Cour de justice de l'Union européenne au sujet des poursuites pour le viol de la sexagénaire américaine, le suspect ne sera pas libéré dans les prochains mois, probablement même dans les prochaines années. Il ne pourra pas fuir", affirme-t-il.
En effet, le criminel faisait appel de sa condamnation pour le viol d'une retraitée en 2005.