De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Inciter les Français à travailler davantage. Voici l’objectif du gouvernement. L’exécutif entend l’atteindre en réformant les retraites, afin de maintenir le régime social intergénérationnel à l’équilibre et anticiper la révolution démographique due à l’accélération du vieillissement de la population en France. Durant sa campagne, Emmanuel Macron a maintes fois rappelé sa mesure phare pour y parvenir : reporter l’âge de départ à la retraite à 64, voire 65 ans. Or, en raison de la polémique et des tensions que créée cette piste, le discours, s’est depuis, assoupli.
Comme l’a déclaré la Première ministre Élisabeth Borne ce dimanche 22 mai dans les colonnes du JDD, la retraite à 65 ans n’est pas encore figée. Différentes hypothèses sont encore à l’étude. D’ailleurs, Olivier Dussopt, minstre du Travail, a évoqué brièvement les réflexions actuelles du gouvernement sur ce sujet, au micro de RTL, ce mardi 24 mai.
Réforme des retraites : le report de l’âge écarté ?
Le sauvetage des finances du régime de retraite ne passera pas obligatoirement par un recul de l’âge pivot. S’il y aura bel et bien une réforme des retraites, le gouvernement souhaite négocier avec le patronat et les syndicats en septembre ou octobre prochain. “Nous inscrirons le calendrier de cette réforme et sa préparation, dans le cadre du plan d’action du gouvernement. Le président de la République nous a fixé un mois pour l’arrêter”, a indiqué Olivier Dussopt.
Lorsque le report de l’âge légal est évoqué, le brouillard apparaît. “Aujourd’hui il y a beaucoup d’hypocrisie dans tout cela car les réformes déjà votées augmentent la durée de cotisation. C’est un objectif qui est déjà contenu dans les textes mécaniquement par l’allongement de la durée de cotisation”, a ajouté le ministre.
Car, oui, une réforme est déjà en cours…
Réforme des retraites : la durée de cotisation s’allonge déjà depuis 2014
La loi de 2014, nommée réforme Touraine a été instaurée pour allonger la durée de cotisation d’un trimestre toutes les trois générations. (et non l’âge pivot) pour obtenir le taux plein. La visée de cette mesure, engagée par la ministre des Affaires sociales – Marisol Touraine - sous le mandat de François Hollande, reste la même : inciter les actifs à travailler plus longtemps.
Les personnes nées de 1958 à 1960 sont les premières générations concernées. Elles doivent cotiser 167 trimestres (soit 41 ans et 9 mois) pour obtenir une retraite à taux plein. Les personnes nées de 1961 à 1963 doivent, elles, valider 168 trimestres et celles nées à partir de 1973, 172 trimestres (soit 43 ans). Ses effets se feront pleinement ressentir d’ici à 2035, soit quand la génération née en 2035 pourra commencer à partir à la retraite, rappelle Capital.
Réforme des retraites : quelle différence entre le report de l’âge et la durée de cotisation ?
L’effet d’un report de l’âge est plus rapide, puisque, même si le seuil est relevé progressivement, toute une génération sera concernée en même temps et devra obligatoirement travailler jusqu’à 64 ou 65 ans.
Or, dans l’hypothèse d’un allongement de la durée de cotisation, les Français gardent la main sur leur date de départ. Ils peuvent donc partir dès 62 ans, sans avoir atteint le taux plein. Ils subiront cependant une décote. Afin d’évaluer le niveau d’économies nécessaire, le gouvernement pourra se fonder sur le rapport annuel du Conseil d’orientation des retraites (Cor) qui sera publié le mois prochain.
Quant aux régimes spéciaux, ils devraient, eux, être supprimés. “C’est un axe de négociation de dire qu'on ne relève pas l’âge légal de départ à 64 ou 65 ans mais par contre que l’on supprime les régimes spéciaux. Je pense qu’ils vont s’en servir pour ça”, prévient d’ailleurs un connaisseur des méthodes de négociations d’Olivier Dussopt.