Une conductrice a saisi le Conseil d'État après avoir reçu une contravention pour stationnement. Et la juridiction lui a donné raison. Explications.
Victorine Dartois a été vue vivante pour la dernière fois le samedi 26 septembre à Villefontaine, en Isère. L’étudiante de 18 ans venait de quitter des amis et s’apprêtait à rentrer à pied chez ses parents après avoir raté son bus. Puis, elle a disparu. L’alerte a été rapidement donnée. Les recherches ont finalement permis de retrouver son corps deux jours plus tard. La dépouille de la jeune femme se trouvait alors dans un ruisseau.
Pendant plusieurs semaines les enquêteurs ont travaillé d’arrache-pied pour comprendre ce qu’il s’était passé. Entre-temps les résultats de l’autopsie ont été dévoilés : ainsi a-t-on appris début octobre que Victorine Dartois est morte noyée "avec l’intervention d’un tiers". De nombreuses ecchymoses avaient été retrouvées sur son corps. Et si aucune trace d’agression sexuelle n’avait été constatée sur sa dépouille, le procureur adjoint de Grenoble, Boris Duffau avait alors insisté sur le fait qu’ "à ce stade de l’enquête", il n’était "pas possible d’écarter cette hypothèse".
Une quinzaine de jours plus tard, cette hypothèse n’est toujours pas écartée. Depuis, un homme de 25 ans a été arrêté. Voisin de Victorine Dartois, Ludovic Bertin a reconnu les faits devant les enquêteurs. Pendant les faits, il leur a expliqué qu’il ne connaissait pas la victime et l’avait "croisée par hasard" alors qu’il faisait un footing. "Une dispute aurait alors éclaté entre eux après une bousculade involontaire, a rapporté le procureur de Grenoble, Eric Vaillant jeudi lors d’une conférence de presse. Il aurait alors très rapidement paniqué et l’aurait saisie à deux reprises par le cou en le serrant très fort". Aux enquêteurs, le jeune père de famille a également reconnu avoir ensuite déposé le corps de Victorine dans l’eau pour tenter de le dissimuler. Jusqu’ici, toutes des déclarations collent au rapport d’autopsie qui a conclu à une mort par noyade et à un étranglement, mais aussi aux hypothèses des enquêteurs qui soupçonnaient que le corps avait été déplacé. Mais un élément relevé au moment de la découverte du corps de Victorine ne parvient cependant pas à trouver d’explication dans les déclarations de Ludovic Bertin.
Mort de Victorine : le mystère du pantalon baissé
Suite à ses aveux, Ludovic Bertin a été mis en examen pour enlèvement, séquestration et meurtre précédé d’une tentative de viol, a annoncé Eric Vaillant jeudi. Alors que le suspect nie tout le caractère sexuel des faits qui lui sont reprochés, le parquet maintient le motif de "tentative de viol". Et ce, à cause de la manière dont le corps de Victorine Dartois a été retrouvé lundi 28 septembre dans un ruisseau. Si le fait que le haut de la jeune femme était légèrement relevé vers le haut peut avoir été causé par son immersion dans le cours d’eau, le fait que son pantalon se trouvait en bas de ses jambes semble, lui, plus difficile à expliquer sans l’intervention d’un tiers. Sur ce point, les explications de Ludovic Bertin "ne nous convainquent pas", a ainsi souligné le procureur.
Agé de 25 ans et jeune père de famille, Ludovic Bertin encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Le suspect aurait identifié notamment grâce au témoignage d’un proche.
Ludovic Bertin : "Il avait tout pour réussir"
Il a fallu plusieurs semaines aux enquêteurs pour remonter jusqu’à Olivier Bertin. Voisin des Dartois, le jeune homme de 25 ans habite lui aussi Villefontaine avec sa compagne et leur bébé. Connu des services de police, il a déjà été condamné à une dizaine de reprises pour des délits de droit commun, rapporte Le Dauphiné Libéré.
"Il était heureux d'avoir eu un bébé, de devenir papa à son tour. Et sa petite entreprise de livraison, créée il y a près d'un an, prospérait plutôt bien. Il avait tout pour réussir, et essayer de tourner la page de son passé de petit caïd de quartier", a confié au journal une proche du suspect.