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Une altércation a eu lieu samedi au restaurant Le Cénacle, à Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis), rapporte 20 minutes. Le restaurateur a refusé de servir, puis a renvoyé deux clientes au prétexte qu'elles étaient voilées.
Comme le montre une vidéo prise par les deux femmes, on peut entendre le restaurateur leur dire : "Les terroristes sont musulmans et tous les musulmans sont terroristes", ou encore "Des gens comme vous, j’en veux pas chez moi". Les deux femmes voilées lui répondent alors : "On ne veut pas être servies par des racistes".
La vidéo se termine sur une discussion téléphonique d’une cliente en pleurs, qui explique à son interlocuteur que la police va intervenir. D'après les informations de L’Express, le commissariat de police de Villepinte a confirmé "que des policiers sont bien intervenus" dans le restaurant.
Selon le porte-parole du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), Marwan Muhammad, joint par l’AFP, les deux femmes ont l’intention de déposer plainte ce lundi matin avec l’aide du collectif.
Le restaurateur a présenté ses excuses
En attendant, le restaurateur a été la cible d'insultes sur les réseaux sociaux et son restaurant victime d'une campagne de dénigrement. Dimanche, plusieurs jeunes musulmans sont allés voir le restaurateur pour obtenir des explications. Selon Le Parisien, le restaurateur a reconnu son erreur et présenté ses excuses. Il a notamment expliqué qu’il avait dérapé compte tenu du contexte actuel de tensions autour du burkini mais aussi parce qu’il avait un "ami qui est mort au Bataclan". "J’ai tout mélangé", a-t-il insisté. Les personnes présentes lui ont dit que les "attentats n’étaient en rien liés à l’islam", écrit le quotidien.
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Depuis, le restaurateur a quitté avec sa famille son domicile pour raisons de sécurité, celui-ci se trouvant juste au-dessus du Cénacle. Les abords du restaurant ont été sécurisés par les autorités, a précisé à l’AFP une source proche du dossier.
Des poursuites et une enquête ouverte
L'affaire a aussitôt pris une tourne nationale quand le ministre des Droits des femmes, Laurence Rossignol, a indiqué avoir saisi la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme, afin "d’engager investigations et sanctions contre le comportement intolérable de ce patron de restaurant".
De son côté, le maire (PCF) dela ville, François Asensi, a condamné "sans réserve les propos haineux et stigmatisants enregistrés dans (la) vidéo, propos qui relèvent d’une sanction pénale", et assuré qu’il saisirait "le procureur de la République dès ce lundi". Ce dimanche soir, le parquet de Bobigny a indiqué avoir ouvert une enquête pour "discrimination à caractère racial".