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"Chut ! Silence..." Serons-nous aussi privés de conversations ? Alors que les restrictions sanitaires pèsent déjà lourdement sur le quotidien et le moral des Français, qui ont vu leur vie sociale s’effondrer, de nouveaux gestes barrière pourraient créer des confusions.
Dans un communiqué publié ce vendredi 22 janvier 2021, intitulé "Faut-il modifier les gestes barrière face à l’irruption de variants du SARS-CoV-2 ?" l’Académie nationale de médecine (ANM) revient en premier lieu sur les nouvelles recommandations du Haut Conseil de la Santé Publique, quant au type de masque à utiliser. "La circulation de variants plus contagieux dans la population risquant d’aggraver la situation épidémiologique actuelle, le Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) préconise de ne porter que des masques chirurgicaux ou des masques en tissu de catégorie 1 (norme Afnor) et d’étendre la distanciation physique de 1 à 2 mètres entre chaque personne." Point que l’ANM remet en question.
Variants : les masques artisanaux doivent-ils vraiment être abandonnés ?
"L'efficacité des masques 'grand public' n'a jamais été prise en défaut dès lors qu'ils sont correctement portés". D’autant que l’étude épidémiologique ComCor démontre que la majorité des contaminations a lieu dans des circonstances qui permettent de retirer le masque.
Et d’ajouter : "Étendre la distanciation de 1 à 2 m est une proposition défendable en théorie, mais inapplicable en pratique."
Faut-il alors changer nos gestes barrière ? La confusion s’installe dans l’esprit des Français et l’application d’une nouvelle précaution, décrite comme "très simple" pour limiter la propagation de la Covid-19 ne devrait rien arranger.
Nouveaux gestes barrière : des risques d’incompréhension ?
"Un tel changement des recommandations concernant une pratique avec laquelle l’ensemble de la population avait réussi à se familiariser risque de susciter de l’incompréhension et de raviver les doutes sur le bien-fondé des préconisations officielles", indique l’Académie nationale de médecine.
Selon elle, il n’est donc pas nécessaire de "modifier les gestes barrière tels qu’ils ont été définis et améliorés depuis plusieurs mois". Toutefois, en rappelant les bons comportements à avoir, l’ANM pourrait bien renforcer ce chambardement, qui vient entacher notre liberté de dialoguer.
Gestes barrière : "éviter de parler et de téléphoner" dans les transports en commun
L’Académie juge qu’il est primordial "de répéter" que les gestes barrière "sont plus que jamais nécessaires". Elle rappelle donc ceux qu'il faut consciencieusement appliquer : en plus du port du masque facial en permanence dans l’espace public (qui doit couvrir le nez et la bouche et être changé au bout de 4 heures ou lorsqu’il devient humide), un conseil qui lui paraît très simple, risque de susciter la polémique... et d'enfermer un peu plus les Français dans l'isolement.
"Le port obligatoire du masque dans les transports en commun, où la distanciation physique ne peut être respectée, doit s’accompagner d’une précaution très simple : éviter de parler et de téléphoner."
Les Français sont-ils prêts à se murer dans le silence ? Rien n’est moins sûr.