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Le manifeste des « 343 salauds » qui se sont élevés contre le projet de pénalisation des clients des prostituées a provoqué de vive réactions, et la polémique ne cesse d'enfler. Certains signataires font même marche arrière, affirmant regretter leur initiative.

Un fiasco. Un tollé. Ceux qui se sont rebaptisés les « 343 salauds », à défaut de faire l’unanimité, ont allumé un véritable incendie. 343 personnalités ont en effet signé un manifeste intitulé « Touche pas à ma pute », marquant leur désaccord avec le projet de loi qui vise à pénaliser les clients des prostituées. Une référence au manifeste des « 343 salopes », publié en 1971 dans le Nouvel Observateur par des femmes qui révélaient avoir avorté alors que l’IVG était, à cette époque, pénalement répréhensible, qui fait grincer des dents, en particulier du côté des féministes. Les féministes en colère« Les 343 salopes réclamaient en leur temps de pouvoir disposer librement de leur corps. Les 343 salauds réclament le droit de disposer du corps des autres. Je crois que cela n'appelle aucun autre commentaire » a déclaré ce mercredi la ministre du Droit des femmes, Najat Vallaud-Belkacem. Laurence Cohen, du Parti communiste, dénonce elle « 343 réacs, sexistes et machistes ». «Pour ces messieurs, dont certaines célébrités, le libre-accès à la prostitution fait partie de leur liberté, interdiction d'y toucher ! » s’est-elle emportée. Les associations furieusesPour l’association, Zéro Macho, ces « 343 ringards se battent pour une cause machiste perdue », ce manifeste traduisant « leur mépris pour les femmes dans la prostitution ». SOS Racisme a lui aussi regretté ce « détournement désolant » de leur slogan « Touche pas à mon pote », « qui n'a pour seul objectif de faire du buzz à moindre effort ». Certains « salauds » reculentUne initiative qui a du mal à passer donc, et qui semble même déranger certains de ses signataires. Nicolas Bedos, qui étaient pourtant l’un des premiers à mettre son nom en bas de la feuille, a indiqué « regretter » cette initiative. Il avoue sur la comparaison avec les 343 salopes était « indécente » et « un peu inconséquente ». Il se dit aussi « embarrassé par le voisinage » de certaines autres personnalités qui « ne sont pas tous mes camarades de lutte ».