TÉMOIGNAGE. "A 90 ans, j’assume enfin mes cheveux blancs"Istock
Lucienne, 89 ans, a toujours mis un point d'honneur à teindre ses cheveux en noir ébène, ne manquant jamais un rendez-vous chez le coiffeur. Jusqu'au confinement, en mars 2020. Depuis, cette grand-mère a décidé, enfin, de laisser la nature reprendre le dessus : elle arbore désormais une crinière entièrement argentée.

Dans quelques mois, Lucienne, une retraitée, heureuse maman de 4 enfants (et grand-mère de 15 petits-enfants et arrière petits-enfants) aura 90 ans. Mais sa crinière couleur albâtre, cela ne fait que quelques mois qu’elle l’assume, enfin, après des années à user et abuser de la teinture. “Mes cheveux étaient très noirs, lorsque j’étais jeune. J’ai pris l’habitude, en vieillissant, de les teindre lorsque les premiers cheveux blancs sont apparus”, nous confie t-elle. 

Une fois par mois, Lucienne honorait sans faute son rendez-vous chez le coiffeur. “D’autant plus que j’ai les cheveux coupés très court : il faut donc que j’entretienne ma coupe très régulièrement!”, poursuit la grand-mère  

Garder toute l’intensité de sa couleur naturelle était aussi, pour l’octogénaire, un moyen de rester coquette, et à la page. “Je me sentais encore jeune dans ma tête, alors finalement, ça me convenait bien de le rester aussi dans les cheveux!”, s’amuse Lucienne. 

Mais tout a basculé il y a deux ans, au moment du premier confinement. En mars 2020, Lucienne apprend qu’il va falloir rester chez elle, cloîtrée, pendant plusieurs semaines. La vieille dame, qui est veuve depuis 12 ans, a d’abord peur de souffrir de la solitude. “D’ailleurs, c’était le plus difficile pendant cette période, de ne pas savoir quand je pourrais revoir mes enfants et mes petits-enfants", poursuit la grand-mère. 

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“Au début, ça n’était pas beau”

Et puis, au fil des jours, Lucienne doit aussi faire face à une autre réalité : adieu les rendez-vous chez le coiffeur. Pour la première fois depuis des années, des cheveux blancs commencent à percer parmi la chevelure ébène de l’octogénaire. “J’avais vraiment du mal à me regarder dans le miroir au départ. Surtout qu’au début, ça n’était pas beau : au niveau des racines, la couleur n’était pas terrible, une sorte de roux…ça n’était pas uniforme”, se plaint Lucienne, avant d’ajouter : “J’avais peur que mon mari ne me reconnaisse plus quand je le rejoindrai là-haut!”

En mai, à la sortie du confinement, elle reçoit à nouveau ses enfants, qui découvrent son nouveau visage. “Ils m’ont tous dit que finalement, ça ne m’allait pas si mal, qu'assumer ses cheveux blancs c'était très moderne et que je ferais mieux d’attendre avant de prendre rendez-vous chez le coiffeur”, explique la vieille dame. 

"Certains m'ont même dit que ça me rajeunissait !"

Alors, Lucienne attend : et sa chevelure finit par devenir uniforme, d’un blanc scintillant. “Mes cheveux sont même devenus plus doux!”, s'exclame-t-elle. 

Ses enfants et ses petits-enfants la couvrent de compliments. Lucienne se fait à l’idée et accepte de mieux en mieux sa nouvelle apparence. Aujourd’hui, elle en est même fière, n'en déplaise aux diktats. “Tout le monde me dit que ça me va très bien, que j'ai meilleure mine et certains m'ont même dit que ça me rajeunissait ! En plus, je gagne du temps et de l’argent”, tonne la grand-mère.

Mais attention, Lucienne tient toujours à son rendez-vous mensuel avec une paire de ciseaux professionnels pour une coupe impeccable. “Il ne faut pas se laisser aller pour autant !”, conclut l'octogénaire.