A l’approche du réveillon de la Saint-Sylvestre, le beau temps sera-t-il au rendez-vous ? Soleil, pluie, neige… Découvrez les dernières prévisions pour les fêtes.
- 1 - Sexuellement endormis, libidineux et pervers… Ces clichés qui pèsent sur la vie intime des personnes âgées
- 2 - Les pires clichés sur la vie intime : les retraités font-ils encore l'amour ?
- 3 - Les pires clichés sur votre vie intime : après la retraite, la fin des fantasmes, de la libido et du désir ?
- 4 - Les pires clichés sur votre vie intime : après la retraite, une sexualité débridée ou au contraire très traditionnelle ?
Sexuellement endormis, libidineux et pervers… Ces clichés qui pèsent sur la vie intime des personnes âgées
Le désir s'efface-t-il avec l'âge ? En France comme ailleurs, les aînés se contentent-ils seulement de tendresse ? À certains égards, la vieillesse des corps n'impacte-t-elle pas aussi le couple dans son intimité ? Les questions – et les idées reçues ! – concernant la sexualité des personnes âgées sont légion. En 2019, le tabou persiste encore et toujours, rappellent les thérapeutes comme Sébastien Landry qui publiait récemment La sexualité ne prend pas sa retraite et accordait une interview à Ouest France (article abonné).
D'où viennent ces tabous et ces clichés qui, souligne la Gazette santé social, peuvent vite devenir problématiques ? Plusieurs enquêtes, dont celle réalisée en 2015 par le site place-des-seniors.fr viennent pourtant démonter certains des lieux communs les plus courants. À l'époque, précise l'Observatoire de la Santé, 50% des 500 individus sondés déclaraient jouir d'une libido comparable à celles de leurs jeunes années…
Pour le docteur Sylvain Mimoun, gynécologue et sexologue parisien, cette situation n'est pas étonnante. "Dans l'imaginaire collectif, un vieil homme qui éprouve encore du désir est rapidement catalogué chez les vieux libidineux. On y voit la marque d'une perversion", explique le praticien. Selon lui, le culte de la performance, qui régit tout ou partie des sexualités contemporaines, contribue aussi à invisibiliser les plus âgés. "Parce que le corps vieillit, il est plus compliqué d'être performant. Et donc d'envisager une vie sexuelle active aux seniors", confirme-t-il pour Planet.
Les pires clichés sur la vie intime : les retraités font-ils encore l'amour ?
Pourtant, ce pan de la vie ne s'arrête pas nécessairement passé 62 ans, assure le gynécologue. "Penser que les plus âgés ne peuvent pas être sexuellement actif est une idée reçue. Il est vrai que le corps fonctionne moins bien avec l'âge, mais cela ne signifie pas pour autant qu'il est impossible d'avoir des relations", explique l'expert. Au premier rang des potentielles complications ? Les troubles d'érections, bien sûr, mais aussi la sécheresse vaginale, par exemple.
"Ne perdons pas de vue qu'une vie sexuelle active, satisfaisante, permet d'entretenir aussi bien l'envie que le corps. Celles et ceux qui n'ont plus de rapports auront beaucoup plus de mal à reprendre avec l'âge que s'ils avaient continué", poursuit le sexologue. Néanmoins, explique-t-il, il arrive régulièrement que les lacunes qui grèvent l'un ou l'autre des partenaires puissent imposer un stop aux deux. C'est là, notamment, qu'il plaide un "égoïsme partagé".
Les pires clichés sur votre vie intime : après la retraite, la fin des fantasmes, de la libido et du désir ?
Nos anciens éprouvent-ils encore un certain désir ? Comment faire quand, avec l'âge, le corps ne correspond plus aux canons partout mis en avant ? Cela ne semble pas arrêter tout le monde puisqu'à plus de 80 ans "Hattie Retroage", une divorcée américaine, ajoute une cinquantaine de conquêtes à son tableau de chasse. Particulièrement populaire sur Tinder, elle fait valoir son savoir-faire. "Mon but dans la vie est de changer ce qui est moche, décrépi et âgé en quelque chose d'excitant grâce à mon expérience. Je ne peux pas éviter le fait de vieillir, mais le plaisir du bon sexe, c'est ce qui me suffit", expliquait-elle.
En amour autant qu'en sexe, il est essentiel de se désirer mutuellement et il arrive que l'amour de son propre corps puisse devenir un frein, nuance pourtant E-Santé. "Il n'est pas rare que, faute d'avoir des relations sexuelles, la libido baisse. Si l'on n’entretient pas son imaginaire, il est plus difficile d'éprouver du désir, qui finit d'ailleurs par s'endormir", rapporte le docteur Mimoun.
Est-ce à dire que, passé un certain âge, les fantasmes se meurent ? Pas du tout ! "J'en veux pour preuve ces couples qui fantasment sur l'échangisme et qui, finalement, passent le cap", avance d'ailleurs le sexologue. "Le tout est de ne pas laisser le désir s'endormir. Pour cela il faut le faire travailler régulièrement", résume-t-il.
Les pires clichés sur votre vie intime : après la retraite, une sexualité débridée ou au contraire très traditionnelle ?
Ils n'aimeraient plus les caresses ? Pourtant, près d'un retraité(e) sur deux (42%) assurait pratiquer des jeux adultes 5 fois par mois en 2015. D'autres tiennent peut-être moins le rythme mais, du reste, ils étaient 85% à inviter leur partenaire dans la chambre à coucher entre 1 et 5 fois sur la même période. L'étude, reprise par l'Observatoire de la Santé, va plus loin : quand il s'agit de faire l'amour, les ancien(ne)s préfèrent les câlins du soir ou du matin. Ils sont 80% à juger qu'il s'agit des moments les plus propices aux ébats.
Et une fois sous la couette, à quoi ressemble la sexualité des plus âgé(e)s ? "D'une façon générale nos aïeuls ont l'éducation sexuelle de leur génération. S'il ne s'agit pas de faire de jugement de valeur sur les préférences de tout un chacun, il convient de reconnaître que les personnes âgées ont des pratiques qu'on qualifierait aujourd'hui de traditionnelles", détaille le praticien. "Cela ne signifie pourtant pas qu'ils ne fantasment pas sur d'autres choses, en témoignent les couples sus-cités", tempère-t-il cependant.
Il apparaît même que la sexualité des seniors pourrait être plus épanouissante que celle des plus jeunes. D'aucuns prétendent en effet que le plaisir sexuel s'améliorerait après 60 ans… Un constat confirmé par l'université de Duke qui estime que 20% des plus de 65 ans seraient plus satisfaits que jamais auparavant (étude en anglais), écrit dans les colonnes du Monde la journaliste Maïa Mazaurette, autrice, blogueuse et chroniqueuse qui travaille sur la sexualité.