Edouard Philippe en train de boire un verre d'eau à l'Assemblée nationaleEdouard Philippe en train de boire un verre d'eau à l'Assemblée nationale, alors qu'il évoque le Grand débatAFP
La réforme avait en partie nourri la contestation des gilets jaunes. Aujourd'hui, le gouvernement semble prêt à bouger sur la limitation à 80km/heure.
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Limitation à 80km/heure : que dit le Grand débat ?

Si la crise des gilets jaunes a pris, c’est sans aucun doute à cause du prix de l’essence mais pas seulement. Le mécontentement qui a commencé à s’exprimer fin novembre s’est nourri d’autres frustrations sociétales, et notamment la limitation des routes à 80km/heures. La mesure est en vigueur depuis le 1 juillet 2018.

Cette réforme emblématique a été portée comme un sacerdoce par le Premier ministre Edouard Philippe, qui à côté d’un Emmanuel Macron semblant parfois hésitant, il a choisi d’assumer coûte que coûte cette réforme. Mais plus pour longtemps ?

Ce lundi, dans le cadre d’un événement organisé au Grand Palais, Edouard Philippe a présenté le bilan du Grand débat national et des cahiers de doléances. Sans surprise, la suppression de la limite à 80km/heure s’est frayée une place dans les sujets. Près de 8% des contribution auraient été consacrés à cette thématique, assure Caradisiac.

Limitation à 80km/heure : Edouard Philippe attendu au tournant

Avec cette limitation à 80km/heure, l’ancien maire du Havre fait face à une impopularité qui s’incarne également parmi les élus des territoires. Ils sont nombreux à avoir fait part directement à Emmanuel Macron, pendant ses déplacements sur le terrain, de leurs remontrances.  Aujourd’hui, pour cette expérimentation qui doit durer jusqu’à 2020, la limite est appliquée sur toutes les routes sans qu’aucune distinction ne soit faite.

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Au Grand Palais, ce lundi,Edouard Philippe semblait avoir compris le message.

"Je voulais sauver des vies, on m’a accusé de vouloir remplir les caisses", a-t-il d’abord déclaré, avant de se montrer plus conciliant : "Je ne me résigne pas à abandonner l'ambition de la baisse de la mortalité sur les routes. Mais je dois apprendre à composer avec l'incompréhension et le rejet de nos concitoyens". Le Premier ministre semble donc prêt au débat. En réalité, d’après une info rapportée par un média hedbdomadaire, tout est déjà acté….

Limitation à 80km/heure : pourquoi ça va changer ?

Le gouvernement pourrait bien avoir déjà tout prévu pour répondre aux interpellations. Notamment celles des sénateurs. Tandis que l’élu LR de Haute-Saone, Michel Raison appelle l’exécutif à prendre une décision d’apaisement, la chambre haute a fait voter un amendement bien particulier sous sa houlette.

A la fin du mois de mars, les sénateurs ont décidé d’ajouter discrètement un amendement au projet de loi d’orientation des mobilités, ce dernier rendrait la limitation à 80km/heure facultative. L’amendement implique également le cas par cas sur les routes secondaires sans séparateur central. L’application des 80km/heure serait alors prise par les préfets et présidents des conseils départementaux.

Or, détaille Le Journal du Dimanche, qui se fait l’écho des propos d’un ministre, c’est exactement ce qu’aurait décidé le gouvernement. "C'est décidé. Les préfets et les présidents de département auront bientôt le dernier mot sur les 80 km/h”, déclare-t-il. De quoi apaiser le débat de société en amont des élections européennes ?