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Pas vu, pas pris, c’est terminé ! Du moins, à Strasbourg ! La vidéo-verbalisation y est entrée en vigueur ce lundi 27 mai. A l’essai depuis le mois d’avril, ce récent dispositif a été mis en place pour améliorer la sécurité des usagers dans les espaces publics et, lutter contre les incivilités ou les stationnements gênants.
Vidéo-verbalisation : combien de caméras seront utilisées ?
Le service d’informations routières de l’agglomération (Sirac) a mis à disposition 143 des 200 caméras dédiées à la gestion du trafic et à la sécurité routière pour la vidéo-verbalisation, relate le journal 20Minutes. Une mesure qui a été votée en conseil municipal en octobre 2018.
Il ne faudra désormais pas plus d’une minute aux agents de la police municipale pour détecter les infractions au Code de la route, rapporte Rue89 Strasbourg. Le procès-verbal est ensuite envoyé au service de centralisation à Rennes, qui transmet la contravention à l’automobiliste. 150 agents de la police municipale ont été formés à ce système de surveillance, relate le Dernières Nouvelles d'Alsace.
Vidéo-verbalisation : que risquez vous ?
"J’en avais seulement pour une minute" est l'excuse "la plus souvent donnée par un automobiliste pour justifier un stationnement en double file, ou sur une piste cyclable", explique Jean-Baptiste Gernet, adjoint au maire de Strasbourg et en charge des mobilités douces.
Attention, car cette minute pourrait vous coûter cher ! En effet, pour un stationnement sur une piste cyclable ou un trottoir, cela peut aller jusqu’à 135 euros d’amende. C'est vrai également pour l’utilisation des voies réservées à certains types de véhicules comme les bus. Le non-respect des sas vélos, en revanche, sera sanctionné d'une amende de 35 euros.
Les zones concernées par cette vidéo-verbalisation n’ont pas encore été annoncées à Strasbourg, mais une centaine de panneaux qui annoncent ces petites caméras ont été installées un peu partout dans la ville. Les secteurs privilégiés seront les axes accidentogènes, comme l’avenue Colmar ou la route du Rhin.
Vidéo-verbalisation : "faire du chiffre" ou "changer les comportements" ?
"L’idée n’est pas de faire du chiffre, mais de changer les comportements, il faut protéger les cyclistes", précise Jean-Baptiste Gernet. Les "remontées des usagers en ce sens étant particulièrement nombreuses", ajoute-t-il. Le système est renforcé par les modifications du Code de la route en 2008, notamment des articles L121-1, L121-2, L121-3 et R121-6.
Un dispositif qui ne convainc cependant qu’à moitié l'Automobile club association. "C’est très bien pour les comportements dangereux, qu’il faut absolument condamner. Mais il faut aussi éviter les dérives sécuritaires excessives", souligne Yves Carrat, le porte-parole national.
"Vu l’augmentation du nombre d’accidents impliquant des cyclistes ou des piétons, au regard du nombre toujours plus important de pratiquants, il faudrait davantage de prévention, de sensibilisation auprès de ces nouveaux usagers", déclare-t-il.
Il ajoute par ailleurs qu’il ne faut "pas faire payer que les automobilistes".
Vidéo-verbalisation : un dispositif suivi et évalué ?
Une commission de suivi et d’évaluation a été mise en place. Un premier bilan aura lieu dans six mois sur le fonctionnement du dispositif. Un rapport sera également présenté à la commission sécurité routière deux fois par an, ainsi qu'un de manière annuel lors de la commission plénière de la ville.
La vidéo-verbalisation est déjà présente dans différentes villes, comme Saint-Etienne, Chambéry, Bordeaux, Reims, Nîmes ou Roubaix.