De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Depuis près de deux semaines, Jacques Rançon est jugé aux assises des Pyrénées-Orientales, à Perpignan, pour homicides volontaires, tentative d’homicide, viols et tentative de viol dans quatre affaires différentes survenues à la fin des années 90. Au huititème jour du procès, Sabrina, une des rares victimes à avoir survécu, est venue témoigner. Son intervention face à la cour a été empreinte d’émotions mais aussi de cri de douleur, ainsi que le rapporte Corinne Audouin qui suit le procès pour France Inter. La séance a d’ailleurs été suspendue pendant un moment : au milieu de son témoignage la victime n’a pu contenir sa douleur et ses larmes, transformées en un cri.
La jeune femme, qui avait 19 ans lorsque Jacques Rançon l’a attaquée, a raconté cette soirée de 1998. Alors qu’elle attend son petit-ami en bas de son immeuble, l’accusé passe en voiture et commence à l’aborder : "Il me disait que j'étais jolie, que j'avais un joli sourire, de jolis yeux. Je le trouve insistant". Jacques Rançon lui dit finalement qu’il habite également dans l’immeuble et lui demande de l’aide pour rentrer.
Pensant, qu’il finira par la laisser tranquille, Sabrina accepte de l’aider. Ce soir-là Jacques Rançon qui fêtait son anniversaire, était alcoolisé.
Face à un tueur
Alors qu’elle cherche ses clefs pour ouvrir la porte, Jacques Rançon sort un couteau de sa poche : "Il me met un coup au cou sous la poitrine (...) J'ai entendu la perforation". Elle réussit à s’enfuir mais tombe, Jacques Rançon la rattrape. "Il m'a enjambée. J'appelais, j'appelais. Il m'a éventrée le ventre; de bas en haut. Il avait mis sa main sur ma bouche. J'ai même pas senti la douleur. Je commençais à partir", a-t-elle raconté au cours de l’audience de ce mercredi.
C’est finalement une voisine, interpellée par les cris, qui viendra à son secours et poussera Jacques Rançon à la fuite. De cette soirée terrible, Sabrina garde une cicatrice de 32 centimètre et aussi des terreurs. Après les faits, elle n’a bénéficié d’aucun soutien psychologique. Maman de quatre enfants, elle a eu peur que la cicatrice se rouvre pendant ses grossesses.
Difficile également de ne pas en vouloir à la justice qui a mis 17 ans à retrouver son agresseur, qu’elle a elle-même reconnu en 2014 à la télévision. "J'ai la haine, ça m'a portée. Je me suis promis de ne pas l'oublier. Même s'il a grossi et qu'il est affreux, je le retrouverai, il ne pourra pas se cacher", a-t-elle commenté pendant la journée.