Bruno Rejony avait 52 ans et était cheminot à la SNCF. Le soir du 24 décembre, il s'est suicidé en se jetant du TGV qu'il conduisait, créant une immense pagaille sur le réseau et privant des milliers de...
Le 14 avril 2023, Emmanuel Macron promulguait le texte de la réforme des retraites après le verdict du Conseil constitutionnel. Les Sages ont validé l’essentiel de la réforme dont le report de l’âge de départ de 62 à 64 ans. D’autres articles comme le CDI Sénior ont eux été censurés. Cette décision a provoqué la colère des Français, des syndicats et des élus de l’opposition. Ainsi, une manifestation improvisée prenait place.
Face à ces annonces et la publication de son adoption au Journal officiel, l’intersyndicale s’est aussi réunie pour discuter des prochaines mobilisations. Interrogée au micro de BFMTV lors de cette réunion, Sophie Binet, secrétaire général de la CGT, annonçait que l'intersyndicale "donn[ait] rendez-vous à l'ensemble des Français et des Françaises le 1er mai". Elle évoquait alors une "mobilisation exceptionnelle inédite pour un raz-de-marée populaire". Les quatre syndicats de la SNCF ont également appelé à deux journées "d’expression de la colère cheminote" le 20 et 28 avril. A l’approche de cette journée, le scénario commence à se préciser.
L’intersyndicale déterminée à réunir les Français
Invitée à la matinale de RTL jeudi 27 avril, Sophie Binet a insisté à nouveau sur l’importance de cette journée de mobilisation et son aspect inédit. En effet, "c'est la première fois que les organisations syndicales appellent à manifester. Ce sera familial, populaire et festif", précise-t-elle. L’objectif est donc de réunir la majorité des Français. Par ailleurs, elle a réaffirmé la position de la CGT et des autres syndicats. "Il faut revenir à la raison et retirer la réforme des retraites, sinon il n'y aura pas de retour à la normale", ajoute-t-elle.
La secrétaire générale de la CGT précisait également l’ampleur des manifestations organisées le 1 er mai prochain. Interrogée lundi 24 avril sur le plateau de BFMTV, elle évoquait le chiffre de 300 défilés sur l’ensemble du territoire français. Plus encore, selon une note des renseignements territoriaux à laquelle plusieurs médias ont eu accès, "80 000 à 100 000 personnes" sont attendues dans le cortège parisien, rapporte TF1. Ce compte rendu évoque également le chiffre de 1 000 à 2 000 "éléments à risque" dans les manifestations. Pendant ce temps, certains secteurs annoncent déjà une grève de leurs services.
Les transports mobilisés
Plusieurs préavis de grève ont été déposés. Parmi eux, on retrouve celui des contrôleurs aériens. En effet, l’Union syndicale de l’aviation Civile-CGT (USAC-CGT) a posé la journée du 1 er mai ainsi que "les nuitées en amont et en aval pour les agents travaillant en horaires décalés", comme le syndicat l’indique sur son site internet. Ainsi, la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) demandait aux compagnies aériennes de réduire le nombre de vols de 33% pour les aéroports d’Orly, Marseille, Lyon, Bordeaux, Nantes et Toulouse. 25% des vols devraient être supprimés à Nice, Beauvais et Roissy. L’aviation n’est pas le seul secteur de transports ayant annoncé des grèves.
En effet, le secteur ferroviaire devrait aussi être mobilisé pour cette journée du 1 er mai. Pour la SNCF, l’intersyndicale des cheminots a appelé ces salariés à rejoindre ce mouvement pour assurer la réussite de cette journée de manifestation nationale. Pour l’occasion, cette dernière a fait appel à des renforts venus de l’étranger.
L’intersyndicale organisée
Dans un entretien pour La Marseillaise, Sophie Binet a évoqué la présence d’autres syndicats. En effet, "nous faisons venir à Paris des centaines de dirigeants syndicaux du monde entier. Ils vont venir pour marquer leur soutien à notre mobilisation". Ainsi, la Confédération européenne des syndicats et la Confédération syndicale internationale devraient être au rendez-vous. Mais, certains syndicats ont déjà préparé la suite.
En effet, à l’annonce des "100 jours d’apaisement" par Emmanuel Macron qui aurait pour objectif de sortir de cette crise, la CGT énergie réagissait en proposant son propre programme. La fédération syndicale annonçait les "100 jours de colère" et d’actions dans les grands évènements tels que le festival de Cannes ou Roland-Garros. Les syndicats ne comptent donc pas s’arrêter à la grève du 1 er mai.