Le projet de loi de finances pour 2025 du gouvernement demande un effort de cinq milliards d'euros aux collectivités locales les plus aisées. Et cela ne sera pas sans conséquences sur votre quotidien.
Répondre aux inquiétudes. C’est avec cet objectif en tête qu’Emmanuel Macron a reçu de nombreux maires mardi 4 juillet dans la salle des fêtes de l’Elysée, une semaine après la mort de Nahel à Nanterre (Hauts-de-Seine) et les nuits d’émeutes qui ont suivi. Les 250 élus présents venaient de communes durement touchées par les dégradations : écoles à reconstruire, commerces détruits, infrastructures saccagées… Les dégâts se chiffrent en millions d’euros dans l’ensemble du pays.
Loi d’urgence : ce qu'Emmanuel Macron a dit aux maires
Comme l’explique Le Parisien, le chef de l’Etat a surtout donné la parole aux édiles lors de cette rencontre, répondant à leurs questions. Quand l’un d’eux lui demande si le retour au calme est acté, le président répond : "Je serai prudent, mais le pic que nous avons connu ces derniers jours est passé". Selon lui, "les raisons de ce que nous vivons viennent de loin", parlant d’un "cadre familial abîmé, désagrégé" et des "difficultés à assurer l’autorité de base, parfois même à l’école".
Si Emmanuel Macron entend apporter des réponses "en profondeur", il s’est heurté à une certaine cacophonie du côté des élus, certains s’opposant sur les changements prioritaires à mettre en place. Renforcer les moyens de la police municipale, sanctionner les parents, accompagner plutôt que sanctionner, retour de la police de proximité… Difficile de s’entendre, rapporte le quotidien francilien.
Face aux maires, Emmanuel Macron a annoncé un projet de "loi d’urgence", précisant : "Nous allons présenter une loi d’urgence pour écraser tous les délais, avoir une procédure accélérée pour reconstruire beaucoup plus vite". Voici ce qu’il faut en retenir.
Loi d’urgence : "On va être extrêmement ferme et clair"
Lors de son rendez-vous avec les maires, Emmanuel Macron a annoncé un accompagnement des collectivités "pour très vite pouvoir réparer", notamment les éléments de vidéosurveillance touchés. Selon un participant, dont les propos sont rapportés par plusieurs médias, il aurait également annoncé des aides pour les réparations de "la voirie, des établissements communaux, des écoles".
"On va être extrêmement ferme et clair avec les assureurs commune par commune", a ajouté le président lors de cette rencontre. Il a promis de "travailler" pendant l’été sur ces différentes questions, afin de "déboucher sur des solutions très concrètes", concluant qu’ "on ne doit pas laisser la pâte retomber". Il a donné un nouveau rendez-vous aux maires à la fin de l’été, afin de réaliser un point d’étape.
En plus de ces déclarations au sujet de la reconstruction, le président a évoqué des mesures qui concerneraient directement certaines familles… Voici ce qu’il en est.
Loi d’urgence : un processus de "décivilisation"
Devant les 250 maires présents, Emmanuel Macron a évoqué des chantiers pour "mieux accompagner, mieux responsabiliser et parfois mieux sanctionner" les parents dont les enfants sont auteurs de violence. Citée par Capital, la maire de Fleury-les-Aubrais (Loiret), Carole Canette, explique que le président a proposé de "remettre les maires au cœur des décisions d’attribution des logements sociaux de leurs villes".
En ce qui concerne les réseaux sociaux, responsables selon le président de l’embrasement de ces derniers jours, Emmanuel Macron a dénoncé un processus de "décivilisation" : "Nous l’avons vu lors de ces événements, tout ce que notre civilisation a échafaudé se dissout", a-t-il conclu.