Face à la montée des cyberattaques, le FBI et la CISA recommandent d’arrêter d’envoyer des SMS entre utilisateurs d'iPhone et d'Android. Un conseil qui ne vise pas seulement les Américains mais tous les...
Pour sa première émission de 2018, Cash Investigation a décidé de se consacrer à la filière laitière en France et a enquêté sur les deux poids lourds de l’industrie hexagonale : Lactalis et Sodiaal.
L’idée de cette enquête est née à l’été 2016 "quand des éleveurs laitiers ont manifesté devant Lactalis", expliquent Elise Lucet et le réalisateur du documentaire, Jean-Baptiste Renaud, à Planet. "Nous avons été interpellés par les marges de Lactalis et l’opacité du secteur. Malgré l’obligation imposée par la loi, ils n’ont pas publié leurs comptes dans leur totalité", explique la journaliste.
L’équipe de Cash Investigation s’est ensuite tournée vers Sodiaal, un autre grand du secteur laitier qui présente un modèle sous la forme d’une coopérative. Les adhérents ont manifesté plusieurs fois leur mécontentement face à l’opacité des comptes et au peu qui leur est versé. L’enquête de Cash Investigation montre d’ailleurs "comment cette entreprise qui était à la base une petite coopérative est devenue une grande entreprise multinationale avec de nombreuses filiales", détaille Jean-Baptiste Renaud.
La démonstration est sans appel : pour un éleveur adhérent de Sodiaal, la perte est de 57 000 euros par an. C’est-à-dire que faire du lait lui coûte de l’argent. En cause : le du prix du litre de lait imposé par Sodiaal à l’éleveur. Sur les 51 millions d’euros de résultats nets en 2015, seulement 3,5 sont revenus à la coopérative, montre le documentaire.
Discrétion
S’ils ont pu approcher le patron de Sodiaal, Elise Lucet et Jean-Baptiste Renaud n’ont cependant pas pu parler à Emmanuel Besnier, le PDG de Lactalis, un homme ultra discret dont seule une petite image apparaît à l’écran. Si la société a déjà porté plainte pour un numéro d’Envoyé Spécial qu’elle jugeait à la charge, il n’est pour l’instant pas question de procès. "Ils nous ont envoyé une lettre", relève toutefois le réalisateur jugeant que la stratégie de l’enseigne "est plutôt celle du silence".
Dans ce numéro, il est également question des producteurs laitiers néo-zélandais avec de méga exploitation, endettés pour certains à plusieurs dizaine de millions de dollars, une véritable bulle prête à exploser, note un expert interrogé dans le documentaire.
La méthode et la motivation des équipes de Cash Investigation restent en tout cas inchangées. "On sent en ce moment une lame de fond. Ce qui nous intéresse, c’est tout ce qui est opaque", explique Elise Lucet. En plateau, la journaliste recevra notamment Michel Nallet, le numéro 2 de Lactalis. Ce sera également l’occasion d’aborder le sujet de la salmonellose dans les laits pour enfants.
Cash Investigation mardi 16 janvier sur France 2 à 20h55