De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
L’heure est aux pronostics. La phase de déconfinement entamée le 11 mai dernier a-t-elle été efficace ? S’il est encore trop tôt pour le dire, Edouard Philippe a évoqué la semaine dernière des signes positifs de contrôle de l’épidémie de coronavirus Covid-19. De quoi redonner de l’espoir à des Français qui retrouvent tout juste leur vie d’avant, même si quelques éléments manquent encore. Pourtant, l’exécutif a prévenu que le virus continuait de circuler dans l’Hexagone et le Conseil scientifique est bien d’accord.
Coronavirus et confinement : le virus "continue de circuler"
Dans un avis émis jeudi 4 juin, ce dernier guide le gouvernement, et l’ensemble des pouvoirs publics, sur les différents scénarios à mettre en place à court et moyen terme. L’objectif, "éviter un nouveau confinement généralisé" et "préparer les différentes structures de l'État à affronter une éventuelle reprise de l’épidémie quelle qu’en soit sa forme". Interrogé par Le Parisien, le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, se montre clair : l’épidémie "n’est pas finie et le virus continue de circuler. Laisser croire le contraire aux gens serait faux". Malgré ce constat, le médecin se veut rassurant, affirmant que "la situation est sous contrôle pour les prochaines semaines, voire les mois d’été" sauf "événement exceptionnel".
Malgré tous les résultats encourageants observés depuis le début du déconfinement, notamment la baisse du nombre de nouvelles contaminations en France, le Conseil scientifique se veut prudent car, selon le professeur Delfraissy, "quoi qu’il arrive, on ne pourra pas refaire un confinement généralisé en France". "La première fois, il était indispensable, on n’avait pas le choix, mais le prix à payer est trop lourd", ajoute-t-il auprès du Parisien. Trop lourd économiquement, mais aussi difficile à accepter pour une population qui a accepté de nombreuses restrictions pendant plusieurs mois. Pour éviter ce nouveau "confinement généralisé", le Conseil scientifique a mis en place quatre scénarios pour les mois à venir. Quels sont-ils ?
Coronavirus et confinement : les 4 scénarios possibles
Prendre des mesures, tout de suite. C’est ainsi que pourrait être résumé le plan d’attaque du Conseil scientifique, qui devrait aiguiller le gouvernement dans ses décisions concernant l’épidémie de coronavirus Covid-19. Voici les quatre scénarios envisagés par les scientifiques.
- 1er scénario : l'épidémie est sous contrôle. "C’est celui d’une épidémie sous contrôle au vu des indicateurs disponibles, associée à l’occurrence de clusters localisés pouvant être maîtrisés", explique l’avis émis par le Conseil scientifique. Néanmoins, "en présence du virus, ce scénario nécessite un maintien des mesures de lutte contre l’épidémie".
- 2e scénario : des foyers de contamination "critiques". Il prévoit l’apparition de "clusters critiques, laissant craindre une perte de contrôle des chaînes de contamination et donc du contrôle de l’épidémie elle-même. Ce scénario exigerait des mesures strictes, précoces et localisées, afin d’éviter une perte de contrôle plus large de l’épidémie". "Là, on confine très localement", explique Jean-François Delfraissy au Parisien.
- 3e scénario : une reprise progressive de l’épidémie. Ce troisième scénario, plus défavorable que les deux premiers, "ferait basculer une situation contrôlée vers une reprise progressive et à bas bruit de l’épidémie, plus difficile à identifier. Des indicateurs se dégraderaient alors sans que les chaînes de contamination puissent être identifiées, ni a fortiori contrôlées. Ce scénario exigerait des mesures strictes ainsi que l’activation rapide de plusieurs mesures du P2R-COVID. Les mesures à prendre pourraient encore être envisagées à une échelle régionale si les indicateurs le permettent, ou au niveau national".
- 4e scénario : perte de contrôle de l'épidémie. "La dégradation critique des indicateurs traduirait une perte du contrôle de l’épidémie et exigerait des décisions difficiles, conduisant à choisir entre un confinement national généralisé, permettant de minimiser la mortalité directe, et d’autres objectifs, économiques et sociaux, s’accompagnant alors d’une importante mortalité directe".
Pour éviter d’arriver au quatrième scénario, le plus pessimiste, le président du Conseil scientifique Jean-François Delfraissy a prévu quelques mesures, notamment un confinement au niveau des villes. Explications.
Coronavirus et confinement : des villes "mises sous cloche"
Le Conseil scientifique veut à tout prix éviter d’arriver au quatrième scénario dès le début de l’automne. Auprès du Parisien, son président Jean-François Delfraissy estime qu’il "y aura des mesures spécifiques à prendre" si l’épidémie redémarre. Il évoque notamment "des villes [qui] pourraient être mises sous cloche pour une durée limitée". Il évoque également les Français les plus fragiles, notamment les personnes âgées dans les Ehpad. Pour lui, il est important de les "protéger", notamment par "un dépistage systématique du personnel soignant (…) à la moindre alerte". "Il y a un compromis à trouver entre préserver les plus âgés contre le virus et ne pas les priver d’humanité", conclut Jean-François Delfraissy.