De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Ce pourrait être une terrible désillusion dans la lutte face au Covid-19. Venu d'un laboratoire américain, le bamlanivimab était censé être administré "aux personnes âgées de plus de 80 ans avec certaines comorbidités", révèle France Info dans une longue enquête. Le traitement doit normalement être administré aux patients dans les cinq jours suivant l'arrivée des premières formes de la maladie. L'objectif n'est pas négligeable : empêcher les formes graves chez des patients souvent déjà très fragiles.
Un traitement censé prévenir les formes graves de la maladie
Problème, l'efficacité de ce traitement ne semble clairement pas avoir été prouvée. De sérieux doutes émanent de la communauté scientifique. Et pour cause, les résultats des diverses études menées sur bamlanivimab ne sont guère concluants. France Info le précise, dans la suite de son enquête. Les investigations réalisées par le Journal of the American Medical Association (JAMA) sont sans appel : "Aucune différence n'a été observée dans la diminution de la charge virale entre le groupe placebo et les groupes ayant bénéficié de dosages différents du produit."
Les analyses réalisées par la Société française de pharmacologie et de thérapeutique (SFPT) ne donnent pas non plus beaucoup de raisons d'être optimistes. Dans un communiqué, l'organisme tricolore annonce ainsi que les "résultats prometteurs en phase 2 ne sont confirmés en phase 3 qu'environ 1 fois sur 23, ce qui illustre l'impossibilité de conclure à l'intérêt clinique des nouveaux traitements à partir de ce type d'études".
Dans les services hospitaliers, le personnel soignant se montre également très méfiant vis-à-vis de ce produit.
Le personnel soignant n'en veut pas
Si le bamlanivimab ne semble convaincre personne, son acheminement dans les hôpitaux français a pourtant bien débuté. C'est Olivier Véran, le ministre de la Santé en personne, qui l'a lui-même reconnu. "Des milliers de doses", auraient selon lui été récupérées dans des dizaines de centres hospitaliers. Le ministre concède lui-même que ce traitement doit être administré avec "une extrême prudence".
Les soignants, eux, ne semblent pas vraiment disposés à utiliser immédiatement le bamlanivimab. Contacté par France Info, un infectiologue le concède sans détour : "On ne va pas utiliser ces doses pour le moment".
L'Agence régionale de santé chercherait de son côté à multiplier l'utilisation de ce traitement. Un choix peut-être motivé par le coût assez élevé du bamlanivimab. Un flacon de 700 mg s'obtiendrait en effet moyennant un millier d'euros. Cependant, il existerait un moyen d'éviter une catastrophe industrielle.
Un espoir autour d'une association avec un autre traitement
Tout n'est peut-être pas perdu. Dans son étude, le Journal of the American Medical Association (JAMA) apporte une précision importante. Une association entre le bamlanivimab et l'etesevimab, une substance du même type, rendrait le traitement bien plus efficace. La revue scientifique le précise ainsi : cette "association diminue significativement la charge virale de Sars-CoV-2 au jour 11 comparé au groupe placebo".
L'exécutif garde un œil appuyé sur la situation. Se remettant à peine de la polémique entourant le vaccin d'AstraZeneca, l'Elysée ne se risque pour l'instant à aucun commentaire.