Covid-19 : les pistes de l'Institut Pasteur pour éviter une quatrième vagueIllustrationIstock
Les autorités sanitaires redoutent une quatrième vague de l'épidémie à l'automne, causée par la propagation du variant Delta. Face à la menace, l'Institut Pasteur préconise des "mesures de contrôle".

En France, la situation sanitaire semble sous contrôle.  Depuis plusieurs semaines, le pays enregistre un nombre de contaminations au Covid-19 extrêmement faible, si bien que la tension hospitalière baisse significativement. Selon les données de l'Agence nationale de santé publique, 2 314 nouveaux cas et 28 décès ont été enregistrés pour la journée du 29 juin 2021. Côté hospitalisations, on compte 875 nouvelles admissions sur les sept derniers jours, dont 140 en service de réanimation. Si ces chiffres sont plutôt encourageants à l'approche de l'été, l'heure n'est pas au relâchement. Bien au contraire : l'arrivée du variant Delta sur le sol français oblige les autorités sanitaires à redoubler de vigilance. 

Selon le ministre des Solidarités et de la Santé, ce variant découvert en Inde représente désormais 20% des contaminations au coronavirus sur l'Hexagone. D'après les informations de France Info, la forte présence de cette nouvelle forme du virus dans les Landes a conduit à une prolongation des restrictions dans l'ensemble du département. La dernière étape du déconfinement progressif est donc repoussée au moins jusqu'au 6 juillet sur ce territoire. Cela signifie, entre autres, que les rassemblements de plus de dix personnes demeurent interdits et que les jauges dans les établissements recevant du public sont maintenues. 

Variant Delta : la vaccination préventive pour éviter une quatrième vague ? 

Au micro de France Info, l'infectiologue Benjamin Davido souligne que le temps est compté. "La prochaine saison de Covid, c'est l'automne et donc on a un temps imparti extrêmement court (...) On a un véritable sprint qui démarre". Selon lui, l'une des solutions pour limiter la propagation du variant Delta est la vaccination préventive. Au 30 juin, plus de la moitié de la population française a déjà reçu au moins une dose de vaccin contre le Covid-19. Selon les chiffres de Vaccin Tracker, plus de 30% des Françaises et Français ont reçu toutes les doses nécessaires à une immunité optimale. Cela sera-t-il suffisant pour éviter une quatrième vague à l'automne 2021 ? 

Variant Delta : une personne non-vaccinée a "12 fois plus de risque" de transmettre le virus

Dans un rapport mis à jour le 29 juin, l'Institut Pasteur a effectué une modélisation de l'épidémie de coronavirus. La fondation a élaboré un scénario selon lequel :

Vidéo du jour
  • 30% des Français âgés de 12 à 17 ans seraient vaccinés
  • 70% des Français âgés de 18 à 59 ans seraient vaccinés
  • 90% des Français de plus de 60 ans seraient vaccinés
  • Le variant Alpha serait en circulation
  • Aucune mesure de contrôle ne serait prise pour endiguer l'épidémie

Dans ce premier scénario, l'Institut Pasteur prévoit un rebond des hospitalisations comparable à celui observé en automne 2020. Ce même rebond qui a provoqué une suite de mesures de restrictions importantes : couvre-feu, confinement, fermeture des commerces considérés comme non-essentiels... 

Dans ce même rapport, les chercheurs précisent que les personnes non-vaccinées ont "12 fois plus de risque" de transmettre le virus qu'une personne vaccinée. Pour éviter une quatrième vague épidémique, les autorités sanitaires comptent donc sur la vaccination. Toutefois, un élément pourrait également faire l'objet de nouvelles mesures...

Variant Delta : les enfants et les adolescents, peu vaccinés d'ici cet automne

L'étude souligne également que "les enfants et adolescents devraient être peu vaccinés cet automne", ce qui pourrait être une source de propagation du virus - et donc du variant Delta. Selon l'Institut Pasteur, cette catégorie de personnes représente un quart de la population et la moitié des infections au Covid-19. "Le contrôle de la circulation virale dans les écoles, collèges, lycées pourrait être nécessaire pour diminuer la pression sur le système hospitalier", insistent les chercheurs.