De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Le sursis avant d’entrer dans l’œil du cyclone ? La France fait figure d’outsider par rapport à certains de ses voisins européens. Alors que l’Allemagne vient d’annoncer un prolongement de ses restrictions jusqu’au 7 mars, la France continue de vivre sous couvre-feu, sans avoir confiné depuis le 15 décembre 2020. Deux mois durant lesquels les scientifiques ont craint l’apparition d’un rebond épidémique puis une circulation exponentielle des variants du coronavirus. Pouvons-nous pour autant fanfaronner ?
Coronavirus : un plateau "déclinant" en France ?
S’il continue à se montrer prudent, le gouvernement s’est laissé aller à quelques séances d’auto-compliment cette semaine, plusieurs ministres assurant dans les médias qu’Emmanuel Macron avait pris la bonne décision en choisissant de ne pas reconfiner le pays il y a deux semaines. Les annonces surprises de Jean Castex du 29 janvier ont été critiquées par l’opposition et par certains médecins ou scientifiques, qui estimaient alors que l’exécutif n’en faisait pas assez pour combattre l’épidémie. Gabriel Attal a évoqué mercredi 10 février une tendance "déclinante" du plateau des contaminations, mais Santé Publique France alerte tout de même sur un niveau de circulation du virus qui reste "très élevé" avec une moyenne de 19 800 contaminations par jour entre le 1er et le 7 février.
Les données sont donc encourageantes… Mais à court terme. En effet, dans son rapport publié le jeudi 11 février, l’agence de santé publique ne se veut pas très rassurante : "Dans le contexte de la diffusion de variants plus transmissibles, l’hypothèse d’une aggravation de la situation épidémiologique dans les prochaines semaines fait toujours partie des scénarios à envisager". Le pays pourrait donc basculer dans les toutes prochaines semaines et connaître un mois de mars bien plus compliqué. Explications.
Coronavirus : les variants progressent vite et fort
Le professeur Arnaud Fontanet, membre du Conseil scientifique, alerte depuis plusieurs jours sur ce qui nous attend les prochaines semaines, expliquant que les mois de mars et avril seront particulièrement "difficiles". Deux indicateurs font craindre le pire, et dans un premier temps les variants. Invité sur LCI mardi 9 février, Arnaud Fontanet a expliqué que le variant anglais progressait désormais de "50% par semaine" dans l’Hexagone et qu’il était "30% plus létal" que la souche que nous connaissons. Selon les chiffres de Santé Publique France, dévoilés par Olivier Véran jeudi 11 février, le variant britannique du Covid représenterait désormais entre 20 et 25% des contaminations dans le pays, alors qu’il était sous la barre des 10% il y a quelques semaines.
Il progresse vite, fort et, pour de nombreux médecins, seul un confinement strict – calqué sur celui du printemps 2020 – permettrait de l’arrêter. Pour Arnaud Fontanet, le variant anglais sera majoritaire au début du mois de mars car les restrictions "n’ont pour l’instant pas permis d’enrayer sa progression". Bruno Lina, lui aussi membre du Conseil scientifique, a la même lecture que son confrère, puisqu’il a expliqué mercredi 10 février sur France Inter que le variant britannique du coronavirus serait majoritaire "entre le 1er et le 15 mars".
En plus du variant britannique, le ministre de la Santé Olivier Véran s’inquiète de la circulation des variants dits brésilien et sud-africain, qui représentent entre 2 et 3% des contaminations actuelles. Pas de quoi fouetter un chat ? Pour l’heure, non, mais ils ont la particularité, a-t-il expliqué jeudi soir, de pouvoir "occasionner des réinfections chez des personnes ayant déjà contracté le coronavirus, le virus muté arrivant parfois à contourner l’immunité". Si la circulation de ces trois variants s’accélère dans les prochains jours, alors le gouvernement pourrait ne pas avoir d’autre choix que de reconfiner le pays…
Coronavirus : une troisième vague au mois de mars ?
Plus contagieux, les variants du coronavirus pourraient donc aggraver la situation sanitaire dans les prochaines semaines. C’est d’autant plus inquiétant que la pression épidémique est déjà forte dans l’Hexagone, particulièrement dans les hôpitaux, où les hospitalisations ont augmenté, y compris dans les services de réanimation. Le gouvernement a expliqué il y a deux semaines que la situation sanitaire ne nécessitait pas un nouveau confinement à ce moment-là. Des médecins appelaient pourtant de leurs vœux un reconfinement "préventif" avant de préserver justement les mois de mars et avril. Lors de son interview sur LCI, le professeur Arnaud Fontanet a expliqué qu’un troisième confinement "aurait permis de soulager les hôpitaux et de reprendre le contrôle sur l’épidémie".
C’est effectivement le cœur du problème actuel : la situation sanitaire est faussement stable et, surtout, la circulation de l’épidémie n’est pas maîtrisée en France. Il y a actuellement encore trop de nouvelles contaminations pour que les services de santé puissent mettre en place efficacement le traçage des cas-contact des malades. Le pire est-il donc à venir dans les prochaines semaines ? Pour Arnaud Fontanet, qui a évoqué l’arrivée d’une "troisième vague" sur LCI, cette dernière "risque de nous noyer".