De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Plus de 250 morts et près de 12 000 personnes contaminées. Depuis son apparition dans la ville de Wuhan en Chine, en décembre dernier, l'épidémie de coronavirus 2019-nCoV gagne toujours du terrain.
Comment ce virus chinois est-il apparu dans cette agglomération de 11 millions d’habitants ? La question ne cesse de créer le débat. Bien que son origine n'ait pas encore été officiellement établie, nombreux sont ceux à jouer les détectives. Des théories lancées sur les réseaux deviennent en effet très vite virales. Passons à la loupe celles traitant de sa provenance.
Le coronavirus serait-il issu d’un laboratoire de Wuhan lié à la France ?
Selon une rumeur relayée en masse sur les réseaux sociaux, le coronavirus émanerait d'un laboratoire épidémiologique de haute sécurité localisé à Wuhan, conçu avec l'aide de la France. Le site ultrasensible classé P4 (pour "pathogène de classe 4"), initié au début des années 2000, est entré en service en 2017. Il est consacré à l’étude de certains virus particulièrement dangereux et peut donc abriter les souches des virus les plus risqués du monde.
Sa construction, fruit d'une coopération entre la France et la Chine, a d’ailleurs suscité des réticences. Le monde du renseignement craignait que le bâtiment ne serve en effet à fabriquer des armes bactériologiques pour l'armée chinoise, rappelle Challenges (article abonné).
Les déclarations du journaliste italien Paolo Liguori, assurant que ce virus est le fruit d’une création en laboratoire, n’a fait que renforcer les soupçons sur le Web, note le journal 20 minutes.
Les internautes partagent ainsi différents articles ou communiqués officiels de février 2017 annonçant "l’accréditation", à Wuhan, en présence de Bernard Cazeneuve, alors Premier ministre français.
"C’est sans aucun doute une pure coïncidence que l’épicentre du coronavirus [2019-nCoV] et le laboratoire P4 vendu à la Chine par la France se trouvent tous deux dans la même ville de Wuhan…", avance ainsi un internaute sur Twitter.
Un autre se demande sur Facebook si le coronavirus est un "petit joueur issu d’un labo", avant d’indiquer : "Un labo P4 qui a ouvert près de Wuhan en 2017, ce n’est sans doute qu’une coïncidence avec le nouveau "coronavirus".
Selon différents experts interrogés par franceinfo, ces affirmations ne sont pas plausibles."Le laboratoire P4 de Wuhan est encore en cours de mise en route, explique Bruno Hoen, directeur de la recherche médicale à l'Institut Pasteur. Il n'avait pas manipulé de coronavirus avant le début de l'épidémie."
Astrid Vabret, cheffe du service de virologie du CHU de Caen, précise de son côté que "les bactéries, champignons et virus sont classés de 1 à 4 en fonction de leur degré de dangerosité. Leurs conditions de conservation, de manipulation et de transport découlent de ce classement. Or ce coronavirus est un agent de type 3, comme l'est le HIV. Ebola en revanche est classé 4."
Et d’ajouter : "Même en faisant l'hypothèse que ce virus se soit échappé d'un laboratoire, il n'aurait aucune raison de se trouver dans un laboratoire P4, il aurait été dans un P3."
Les Européens sont-ils par ailleurs impliqués ?
Coronavirus : breveté il y a des années par les Européens ?
L’épidémie serait d’origine humaine : voici l’hypothèse qu’avancent de nombreux utilisateurs de Twitter. Selon eux, le coronavirus 2019-nCoV a en effet été breveté il y a des années par les Américains ou les Européens. Des tweets relaient d’ailleurs un brevet européen déposé en 2015. Une information plausible ?
En premier lieu, rappelons qu’il n'existe pas une mais plusieurs formes de coronavirus. Celle apparue à Wuhan est la dernière a avoir été découverte. Précédemment, deux autres de ces "virus à couronnes" se sont propagés : le Sras (syndrome respiratoire aigu sévère) qui a fait 774 morts en 2003 et le MERS (Syndrome respiratoire du Moyen-Orient), responsable de 458 décès entre 2012 et 2015.
Par ailleurs, le brevet cité par ces tweets traite du virus de la bronchite infectieuse aviaire, un coronavirus affectant donc les volailles.
D'autre part, celui qui est responsable de l'épidémie actuelle ne peut pas avoir été breveté en 2015, puisqu'il n'a été décelé que récemment à Wuhan. Il est également important de préciser que le fait de breveter un virus à sa découverte permet de l'étudier sous une forme altérée. L’objectif est de créer un vaccin. Ce à quoi s’attèlent les gouvernements, hôpitaux, universités et laboratoires du monde entier actuellement.
Qu'en est-il de la véracité de la troisième rumeur ?
Coronavirus : une soupe à la chauve-souris responsable de l’épidémie ?
La dégustation de ce mets surprenant par des Chinois à Wuhan serait-elle à l’origine de la propagation du virus ? Au vu du nombre impressionnant de partages de vidéos de soupes de chauves-souris sur les réseaux sociaux, beaucoup d’internautes en ont conclu que l'apparition de l'épidémie venait de ce plat.
La lecture d'un rapport publié dans la revue de l'Académie chinoise des sciences les a certainement confortés dans ce postulat. D’après l'analyse génétique du coronavirus apparu à Wuhan effectuée par les chercheurs chinois, il est probable qu'il ait un ancêtre commun avec le Sras et les coronavirus similaires au Sras, un coronavirus identifié sur une chauve-souris. Celle-ci pourrait donc être l'animal "réservoir" du virus.
Les scientifiques restent cependant prudents car il s'agit simplement d'une hypothèse de travail. Comme le précise l'Institut Pasteur a franceinfo, "même si le 2019-nCoV est très proche d'un virus détecté chez une chauve-souris, l'animal à l'origine de la transmission à l'homme n'a pas encore été identifié avec certitude".