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Manifestation à Paris : le coût exorbitant des opérations
"Ma compagnie a tiré plus de 1000 grenades lacrymogènes", témoigne Jessy Castane, brigadier-chef CRS et délégué UNSA police, dans les colonnes du Figaro. Mobilisé toute la journée de samedi, il explique que son escouade a même du être ravitaillée en cours d’intervention… Pour assurer la sécurité de la capitale, après deux autres journées de manifestation ayant engendrés de graves dégâts le long des Champs Elysées, l’exécutif a débloqué d’importantes sommes.
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Au total près de 10 000 grenades de tout type auraient été lancées par les CRS et les policiers, à Paris, rapporte Le Parisien. D’après ces informations, c’est un nombre beaucoup plus élevé que lors de la précédente manifestation, le 24 novembre. Parmi les explosifs les plus utilisés, on retrouve 7 940 grenades MP7, soit des lacrymogènes standards, mais aussi 800 grenades de désencerclement et 339 grenades GLI-F4 (lacrymogène assourdissante).
D’après France Inter, une grenade lacrymogène coûte 30 euros, une lacrymo assourdissante 40 euros et une grenade de désencerclement 50 euros. Le seul coût des munitions est donc compris entre 300 000 et 500 000 euros. A titre de comparaison, c’est plus que le coût d’une journée complète d’opération à Notre-dame-des-Landes, toutes charges comprises (300 000 euros par jour, environ).
D’après 20 minutes, la manifestation a commencé aux alentours de 9h40 – deux personnes sont interpellées à 9h44 pour port d’arme prohibé – et ne s'est pas terminée avant 20h17 environ. Cela correspond à au moins 11h de mobilisation par policier présent. Pour la seule journée du 1er décembre, cela représente donc a minima 50 600 heures de mobilisation policière puisque 4 600 agents étaient dépêchés sur la Capitale. En Belgique, où les "gilets jaunes" manifestent également, le déploiement de 500 hommes depuis le 20 novembre représente 5 000 heures de travail par tranche de 24h... Et a déjà coûté près d’un million d’euros, souligne RTL.be. Si, en France le gouvernement n'a pas communiqué sur ce sujet, de tels chiffres permettent néanmoins la comparaison.
Manifestation à Paris : les forces de l’ordre ont-elles échoué à sécuriser la capitale ?
Au lendemain de la manifestation du 1er décembre, la mairie de Paris a évalué tant bien que mal les dégâts provoqués par les affrontements entre CRS, policiers et "gilets jaunes". Le montant serait trois à quatre fois supérieurs à celui du 24 novembre, pourtant déjà douloureux : en moyenne la facture se situerait entre 3 et 4 millions d’euros, précise BFMTV.
Par ailleurs, ce chiffre ne prend pas en compte les dégâts essuyés par l’Arc de Triomphe, les Tuileries ou les pertes qu’ont subies les parisiens (voitures, boutiques, etc…). Ne sont retenus que les dégâts sur le mobilier urbains, comme les 175 vitres d’abribus et de panneaux publicitaires qui ont été détruites. Les zones touchées par les émeutes sont nombreuses : de Bastille à Rivoli, en passant par Haussmann, mais aussi près de l’Etoile.
D’après certains élus parisiens, il aurait d’ailleurs fallu cadenasser le flanc ouest de Paris, de façon à les protéger. C’est notamment l’avis du maire LR du XVIIème arrondissement, Geoffroy Boulard, indique Le Figaro. Toutefois, en procédant ainsi, le risque était de laisser tout le flanc est aux casseurs poursuit le journal.
En pratique, une partie considérable des policiers mobilisés avaient pour mission de protéger des endroits spécifiques (Elysée, Matignon, par exemple) mais aussi de privilégier la protection des personnes, au détriment des biens matériels. Toutefois, face à la "violence inouïe" qu’ils évoquent, certains syndicats ont demandé l’entrée en vigueur de l’état d’urgence et des "renforts de l’armée pour garder les lieux institutionnels".
Manifestation à Paris : l’autre coût de la destruction
Les opérations des "gilets jaunes" ont engendré de graves et couteux dégâts matériels. Toutefois, sans surprise, ils ont également eu un impact sur l’activité économique de la Capitale. La Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD) évoque des milliards d’euros de pertes, écrit Le Monde. Les commerçants pointent du doigt un manque à gagner "considérable", un recul "massif des ventes" et craignent la poursuite du mouvement. Pour les seuls magasins du boulevard Haussmann, les pertes sont estimées à plus de 10 millions d’euros.
Cependant, à l’approche des fêtes de fin d’année, les commerçants ne sont pas les seuls à déplorer les mobilisations soutenues des "gilets jaunes". C’est également le cas du secteur du tourisme et des grands hôteliers parisiens. Ils parlent d’annulation de réservation et soulignent un manque à gagner là aussi fort d’une dizaine de millions d’euros…