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Les arnaqueurs ne cessent de redoubler d'ingéniosité pour piéger des victimes, et Christophe, un trentenaire vendéen, en a fait les frais. Malgré toutes ses précautions, il a été pris dans les filets d'une escroquerie orchestrée méticuleusement. En quelques jours, il a perdu "plus de 20 000 euros", raconte-t-il au Parisien.
Une offre trop belle pour être refusée
Tout commence en avril 2024, lorsqu’une femme se présentant sous le nom de "Manon Da Costa" appelle Christophe, affirmant être mandatée par le ministère de la Transition écologique. Elle l'informe qu'il n'a pas reçu toutes les aides auxquelles il avait droit pour ses travaux de rénovation énergétique effectués en 2021. À cette époque, Christophe avait contracté en 2021 un crédit de 33 000 euros avec des mensualités de 300 euros pour installer des panneaux photovoltaïques. L'interlocutrice insiste en lui disant que "l'État lui doit de l'argent" et qu'il pourrait bénéficier d'un éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ), une aide réelle qui permet de financer des travaux d'amélioration énergétique.
Le vendéen prend le temps de vérifier les informations. Tout semble en règle, et la femme au téléphone "paraît très professionnelle" se souvient-il auprès du Parisien. Peu à peu, elle finit par gagner sa confiance, et Christophe remplit un dossier avec ses informations personnelles, y compris une pièce d'identité et des justificatifs financiers. Quelques jours plus tard, il reçoit la confirmation que son dossier a été validé et qu’un crédit de 20 000 euros à taux zéro auprès de Carrefour Banque lui est accordé pour racheter une partie de son crédit initial.
Des documents falsifiés et une escroquerie bien rodée
Pour rassurer son client, la fausse conseillère lui envoie une attestation apparemment officielle de Sofinco, confirmant que son ancien crédit sera soldé. Mais la femme lui demande ensuite de transférer presque tout cet argent (19 900 euros) pour solder une partie de son ancien crédit. Christophe fait le virement, mais se rend compte après coup que quelque chose ne va pas : l'adresse e-mail de Carrefour Banque (qui aurait soi-disant validé le crédit) est fausse. Les escrocs avaient créé une adresse e-mail à son nom pour signer tous les documents à sa place. Pire encore, le crédit qu’il pensait être à taux zéro est en réalité à 7 % d’intérêt.
Finalement, il comprend qu’il s’est fait arnaquer. Il a maintenant deux crédits à rembourser : celui de 33 000 euros d’origine, et un nouveau de 20 000 euros avec un taux très élevé.
Des recours difficiles
Après avoir compris l’étendue de l’escroquerie, le trentenaire contacte une association de défense des consommateurs, qui l'encourage à porter plainte. Malgré cela, il doit désormais faire face à deux emprunts, et refuse de rembourser celui contracté frauduleusement, au risque d’être fiché à la Banque de France. "J’étais prudent, je n’ai pas signé sur un coup de tête. Tout le monde peut se faire avoir", déplore-t-il auprès du quotidien.
Comment éviter de se faire piéger ?
Pour se prémunir contre ces arnaques, l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution recommande plusieurs précautions. Dans un premier temps, il faut toujours vérifier que l'organisme qui vous contacte est bien enregistré et autorisé par les autorités, notamment en consultant la liste noire disponible sur le site de l’ACPR. De plus, n’hésitez pas à appeler directement le siège de la société pour vérifier l’identité de votre interlocuteur.
La Chambre nationale des conseils experts financiers (CNCEF), rappel qu'un véritable courtier doit être inscrit à l'Orias et fournir un numéro d’enregistrement dans ses communications. De plus, il faut se méfier des offres trop alléchantes ou des demandes de paiement anticipées pour débloquer un crédit. Aucune banque sérieuse ne demandera de frais avant l’octroi du prêt.