Ce lundi 25 novembre est celui de la journée internationale de lutte contre la violence faite aux femmes. Zoom sur The Sorority, cette application réservée aux femmes et aux minorités de genre qui propose de leur...
Chantage sexuel sur internet : une nouvelle arnaque qui frappe partout en Europe
La "sextortion", c’est la nouvelle arnaque qui rapporte gros aux pirates. Ils pénètrent dans votre ordinateur ou téléphone portable et prennent le contrôle de votre caméra. Puis, par email, ils vous informent de l’escroquerie avant d'expliquer qu’ils ont en leur possession des images et vidéos intimes de vous en train de visionner des films pornographiques, dans l'espoir de vous faire chanter.
Dans le message-type envoyé aux victimes de chantage virtuel, dévoilé par le magazine anglais Mirror, le pirate dit détenir le mot de passe de sa proie : c'est ainsi qu'il gagne son attention. Ensuite, le hacker explique comment il a procédé pour la piéger et demande une rançon, pouvant aller de 200 à 2600 euros, à payer dans les 24 heures en monnaie virtuelle. Si le virement n'est pas effectué dans le temps imparti, la vidéo sera envoyée à tous les contacts de la victime.
Selon Capital, la "sextortion" fait beaucoup de dégâts en Espagne. A tel point que la police a mis une adresse mail, gérée par des professionnels de la cyberdélinquance, à disposition des victimes pour leur venir en aide plus aisément.
Outre-Manche, la police du comté de Cumbria (Angleterre) a indiqué avoir reçu des plaintes de victimes de cette nouvelle arnaque. "Nous pouvons confirmer que nous avons reçu quatre dossiers de sextortion ce week-end, qui sont tous en cours de traitement. Nous voudrions en profiter pour donner les démarches à suivre au public, s’il pense être visé par une arnaque de ce genre", rapporte l'inspecteur Helen Harkins sur le site du bureau de police.
En France, bien que des cas de suicides aient déjà été répertoriés, il n'existe pas de réelles solutions pour venir à bout du chantage virtuel et les parents ne sont pas bien informés. Le plus souvent, ce sont les adolescents qui sont ciblés. Selon une étude britannique publiée en 2012 par London School of Economics, 26% des jeunes disent avoir déjà été victime d'harcèlement et 7% de cyber-harcèlement. Dans l'Hexagone, le délit de "sextortion" ou chantage sexuel est punit depuis 2014 d'un an de prison et de 15 000 euros d'amendes, à l'instar de toute autre forme d'harcèlement.
A lire aussi : Comment payer à l’étranger sans se faire arnaquer ?
Chantage sexuel sur internet : une victime témoigne
Dans le Derby Telegraph un journal local anglais, Chloé Salt, 26 ans et victime de ce cyber-chantage témoigne. "J'ai vraiment eu peur lorsque j'ai vu mon mot de passe. Il est très ancien, je me souviens l'avoir utilisé il y a longtemps et c'est ce qui m'a inquiété. Pourtant, je suis assez prudente et j'ai reçu un entraînement sur les arnaques en ligne. Comment a-t-il pu connaître mon mot de passe ?"
Elle continue : "C'était très menaçant : il disait que si je contactais la police, ce serait une perte de temps et qu'il aurait déjà recouvert ses traces."
Le pirate lui a demandé 2600 euros en Bitcoins, qu'elle a refusé de payer. La parade et le message restent inchangés, d'une victime à une autre.
Chloé a raconté son histoire aux autorités. Aujourd'hui, elle se sert de son expérience pour faire de la prévention. "Je comprends tout à fait que des gens peuvent se faire avoir, en voyant leurs informations dans le message. Mais j'invite tout le monde à être vigilant, de ne pas suivre les menaces du hacker et de contacter la police".