De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Ils sont nombreux à se ronger les sangs. Et cela n’a rien d’étonnant ! Une partie conséquente des 13 millions de retraités du privé doivent désormais s’attendre à une baisse de leur pouvoir d’achat en mars 2022. En cause ? La chute - temporaire, précisons-le - de leur pension, en raison de l’augmentation de leur taux de contribution sociale généralisée (CSG), cette année. Soyons clairs : il ne s’agit pas seulement de voir une partie de leurs émoluments habituels rongés par l’impôt, qui reste d’ailleurs majoritairement soutenu par les actifs. Il s’agit aussi et surtout d’une baisse concrète de revenus le mois prochain.
Celle-ci, note Le Figaro dans sa rubrique dédiée aux particuliers, pourrait s’avérer assez élevée puisqu’elle est due à un problème pratique rencontré par l’Agirc-Arrco. L’organisme n’ayant pas pu appliquer le nouveau taux de CSG qui devait l’être depuis le 1er janvier, il va l’appliquer en mars et procéder à un rattrapage des mois de janvier et de février. La pension perçue à compter du mardi 1er mars sera donc rétroactivement amputée du surplus accumulé sur trois mois. Soyez vigilants.
Retraite : les revenus qui seront préservés en mars 2022
Ceci étant dit, la situation n’est pas aussi dramatique qu’il serait possible de le penser. Du moins, pas pour l’ensemble de la population. Certains n’auront pas à souffrir le malus… et d’autres auront même droit à une hausse de leurs revenus. Temporairement, là encore.
En pratique, comme a pu l’expliquer Le Figaro, la baisse du niveau de pension s’explique par une hausse de la CSG appliquée en retard par… l’Agirc-Arrco. Cet organisme, comme l’a déjà rappelé Planet, s’occupe du versement des pensions complémentaires des anciens salariés du privé. Par conséquent, cela signifie que toutes celles et tous ceux qui ne dépendent pas de cette caisse de retraite n’ont pas à s’inquiéter.
Ceux qui espèrent gagner davantage, cela étant, ont tout intérêt à avoir cotisé auprès de l’Agirc-Arrco…
Retraite : qui sont ceux qui profiteront d’une hausse de leur pension en mars 2022 ?
Parmi les 13 millions de retraités concernés, certains auront en revanche droit à une bonne surprise. Là encore, tout dépend du taux exact de CSG qui doit théoriquement leur être appliqué en 2022.
Pour rappel, il existe quatre taux de CSG applicables, qui sont déterminés en fonction des ressources des uns et des autres. Le premier taux, qui correspond à l’exonération totale de CSG, est souvent appelé "taux zéro". Le deuxième est le taux réduit, à 3,8% d’imposition, suivi du taux médian (6,6%) et finalement du taux normal (8,3%).
Les retraités ayant quitté une tranche élevée au profit d’une tranche moins importante devraient bénéficier d’une augmentation temporaire de leur pension… s’ils ont cotisé auprès de l’Agirc-Arrco durant leur carrière professionnelle. Ils ont d’ailleurs pu en profiter depuis le mois de février !
Revalorisation des retraites des conjoints et des aides familiaux agricoles
C'était la bonne nouvelle de ce début d'année pour les conjoints des exploitants agricoles. Depuis le 9 février 2022, date du versement des pensions de retraite au titre du mois de janvier par la Mutualité sociale agricole (MSA), "les conjoints collaborateurs d'exploitation agricole et les aides familiaux (frères, sœurs et enfants) bénéficieront d'une pension de retraite revalorisée". Selon le site service-public.fr, ce sont plus de 200 000 retraités sont concernés par cette augmentation de leur pension de retraite. Dans le détail, on apprend que les femmes sont les principales bénéficiaires. En pratique, elles verront leur pension augmenter d'en moyenne 70 euros par mois. 30% d'entre elles bénéficieront même d'une hausse de pension supérieure à 100 euros par mois.
Retraite : combien fallait-il toucher cette année pour ne pas avoir à payer la CSG ?
Comme d’habitude, c’est le revenu fiscal de référence (RFR) qui détermine le taux de CSG dont il faudra s’acquitter en 2022. Pour savoir combien il faudra payer cette année, il faut se référer au RFR 2020, indique Notre-Temps sur son site.
En 2022, un retraité vivant seul sera confronté aux situations suivantes :
- Il est exonéré de CSG, si son RFR n’excède pas 11 431 euros à l’année
- Il est assujetti au taux réduit (3,8%), si son RFR est compris entre 11 431 et 14 944 euros à l’année
- Il est assujetti au taux médian (6,6%) si son RFR est compris entre 14 944 et 23 193 euros à l’année
- Il est assujetti au taux normal (8,3%) si son RFR excède 23 193 euros à l’année
Un couple de retraité, en revanche, sera confronté aux situations suivantes :
- Il est exonéré de CSG, si son RFR n’excède pas 17 535 euros à l’année
- Il est assujetti au taux réduit (3,8%), si son RFR est compris entre 17 535 et 22 924 euros à l’année
- Il est assujetti au taux médian (6,6%) si son RFR est compris entre 22 924 et 35 575 euros à l’année
- Il est assujetti au taux normal (8,3%) si son RFR excède 35 575 euros à l’année
Comme l'indique Dossier Familial, en pratique, tous les revenus sont soumis - ou presque - à la contribution sociale généralisée. Celle-ci s’impose en effet aux :
- Revenus d’activité, qui comprennent les salaires, les traitements, les sommes de la participation ou de l’intéressement, mais aussi celles issues de plan d’épargne entreprise par exemple ;
- Revenus du capital, qui comprennent les capitaux mobiliers, les revenus de l’épargne ou les revenus fonciers par exemple ;
- Revenus de remplacement, parmi lesquels figurent les pensions de retraite ou d’invalidité, les allocations chômage et de pré-retraite, le RSA, les indemnités journalières de maternité, d’arrêt-maladie ou même pour accident, par exemple.
Certains rares revenus échappent toutefois à la CSG. C’est souvent le cas de prestations pensées pour venir en aide aux foyers les plus précaires telles que l’allocation de logement sociale (ALS) ou l’aide personnalisée au logement (APL), mais aussi des rémunérations versées aux apprentis et aux stagiaires par exemple.