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Réforme des retraites : les policiers vont-ils conserver leurs spécificités ?
"Il y aura une modification de leur régime comme pour tous les Français, mais il y aura la prise en compte de la dangerosité de leur métier de policier", lançait sans ambages le ministre de l'Intérieur, sur le plateau de France 2, rappelle Capital. Christophe Castaner semble avoir écouté les nombreuses revendications des forces de l'ordre qui, hier encore, manifestaient à Paris pour dire leur mécontentement. Parmi les multiples causes de leur ressentiment, la réforme des retraites. Les agents redoutent la suppression des bonifications dont ils disposent aujourd'hui.
"Il faut faire la différence entre ceux qui sont dans un métier dangereux et l'ensemble des fonctionnaires du ministère de l'Intérieur qui ne sont pas confrontés aux mêmes réalités", a ajouté l'ancien maire socialiste, non sans enfoncer un peu plus le principe d'universalité pourtant défendu par le gouvernement. Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que le premier flic de France s'insurge contre une application stricto sensu d'un tel concept, concernant les gardiens de la paix. "Je défendrai jusqu'au bout la spécificité du statut des policiers et du statut des gendarmes", expliquait-il récemment sur le plateau de BFMTV. Objectif ? Permettre à ces Françaises et ces Français qui ont pris l'uniforme de partir plus tôt. Sur quel critère ? Pour l'heure, précise le mensuel spécialisé en économie, le ministre avance un argument : "la dangerosité du métier, est lié par exemple au fait de devoir porter une arme".
C'est pour cela que l'ancien porte-parole du gouvernement doit rencontrer le haut-commissaire à la réforme des retraites le 18 octobre 2019. "Pour que nous puissions travailler pour reconnaître cette spécificité".
Réforme des retraites : à quoi ont droit les policiers actuellement ?
Dans le détail, rappelle France Info, les policiers et les gendarmes militent contre la potentielle suppression des bonifications qui leur permettent de liquider leurs droits à la retraite avant l'âge. En pratique, tous les cinq ans, les forces de l'ordre bénéficient d'une annuité complète de cotisation, ce qui correspond donc à quatre trimestres. Important à noter : le système quinquennal ne permet pas de cumuler plus de cinq annuités au total.
Par ailleurs, pour être éligible à la bonification que défendaient les fonctionnaires de police le 2 octobre durant leur "marche de la colère" parisienne, il faut afficher au moins vingt-sept années de service.
Réforme des retraites : les policiers ont-ils confiance en Christophe Castaner ?
"Tout le monde doit comprendre qu'il y aura le feu dans la maison 'police'", s'agaçaient récemment les syndicats de policiers, qui réclament "une position ferme et définitive du gouvernement".
La méfiance des forces de l'ordre ne sont pas nécessairement infondées : sous réserve que l'exécutif se base sur le rapport rendu par Jean-Paul Delevoye, les agents pourraient en effet perdre leurs avantages. "Ces professions bénéficient actuellement de bonifications, dont la définition remonte au XIXè siècle, qui sont appelées à disparaître dans un système à point", écrit le haut-commissaire à la réforme des retraites. "Des travaux devront être engagés afin de définir un mécanisme de cotisation supplémentaire de l'employeur s'y substituant et permettant de maintenir des niveaux de retraite comparable aux pensions actuelles", précise pourtant le texte.