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C'est un fait : depuis l'élection d'Emmanuel Macron au moins, il ne fait pas bon être retraité. Le président, qui a largement sollicité les Françaises et les Français ayant cessé leur activité professionnelle, soutient qu'il n'a pris personne en traître. Que tout cela faisait partie de son programme. Et reconnaît en effet la charge qui pèse sur eux. "Je sais que je demande des efforts aux plus âgés, que parfois certains râlent, ça ne me rend pas forcément populaire, mais je l'assume", affirmait-t-il déjà en 2018, ainsi que le rappelle Le Monde. Pour autant le quotidien du soir estime aussi que la nature exacte de ce qu'il entendait leur demander est discutable.
Depuis des mois - sinon des années -, les retraités de France ont donc le sentiment d'être pris pour des vaches à lait. Cela n'est pas surprenant : plusieurs figures de la Macronie se sont montrées ouvertement hostiles à leur égard. Dans les colonnes du Parisien, le député La République en Marche Eric Alauzet n'hésite pas à les présenter comme une bande de privilégiés. "Je tiens aussi à leur rappeler le montant des retraites de leurs grands-parents, qui ne grimpaient pas bien haut. Celles de leurs enfants seront entre 10 et 15% moins élevées aussi. Les retraités d'aujourd'hui font partie d'une génération dorée", assénait-il, le 5 mars 2018. Et lui d'insister : avoir travaillé toute sa vie durant ne constitue pas, estime-t-il, un argument suffisant "au moment où il faut trouver de l'argent pour renflouer les caisses de l'Etat".
Rien de tout cela ne devrait s'arranger, à en croire le dernier rapport du Comité de suivi des retraites (CSR), que Capital a pu consulter.
Déficits des retraites : que préconise le rapport du CSR ?
Le Comité de suivi des retraites, qui rendait son avis public ce lundi 21 décembre, liste en effet les différents leviers d'action dont bénéficie encore l'Etat pour combler le déficit du système des retraites, engendré par la crise sanitaire et le soudain sursaut de dépense publique décidé par le président de la République pour éviter de condamner l'économie française. Aucune de ces solutions n'est favorable aux retraités. Certaines pourraient même être considérées particulièrement néfastes pour eux. Explications.
Equilibre du système des retraites : les solutions les moins douloureuses pour les retraités
D'une façon générale, les solutions les moins douloureuses pour les retraités sont celles qui impliquent des modifications ou des transformations sur le temps long, tel que pouvait le prévoir la réforme des retraite voulue par Emmanuel Macron. Ces mécaniques : ces transformations concernent généralement moins les inactifs d'aujourd'hui que ceux de demain.Ce n'est cependant pas ce que préconise le CSR, qui se contente d'évoquer le report obligatoire de l'âge de départ à la retraite. Lequel "peut par exemple être obtenu par modification des bornes d'âge ou par modification des conditions d'accès au taux plein entre ces deux bornes d'âge".
Néanmoins, une transformation trop rapide ne saurait être utile : "déplacer très rapidement l'âge de liquidation pose problème dans un contexte qui sera probablement marqué par une hausse significative du chômage", poursuivent les experts, qui suggèrent aussi l'instauration d'un dispositif d'âge-pivot sans pour autant le nommer. Mais cela ne saurait être suffisant…
Equilibre du système des retraites : les solutions que vous n'allez pas aimer
Pour réagir immédiatement et commencer dès à présent à combler le déficit, le CSR envisage d'autres pistes. Non moins impopulaires…
"Pour cette année il n'y a pas trop de débat, le recours à l'endettement était inévitable. Dans un contexte de taux bas, les arguments d'optimisation financière plaident pour l'endettement. Mais ce n'est pas une solution durable pour un régime de retraite par répartition", alerte Didier Blanchet, le président du Comité de suivi des retraites. Dès lors, il faut trouver autre chose.
Cet "autre chose" semble apparaître comme une évidence : faire payer les retraités.
S'il n'envisage aucun objectif chiffré dans son rapport, le CSR préconise donc une sous-indexation des pensions de retraites, à faire de façon progressive, qui viendrait mécaniquement accélérer la baisse déjà en cours de leur niveau de vie global.