Paul Christophe, ministre des Solidarités, de l’Autonomie et de l’Égalité entre les femmes et les hommes, a dévoilé, dans un entretien donné à Ouest-France, les modalités de paiement de la prime de Noël...
- 1 - Réforme des retraites : Macron veut vous faire travailler plus
- 2 - Réforme des retraites : 72% pensent que c'est une mauvaise réforme
- 3 - Réforme des retraites : des annonces dès la fin de la 2e semaine de décembre
- 4 - Réforme des retraites : les carrières longues désavantagées ?
- 5 - Réforme des retraites : les travailleurs handicapés épargnés ?
62 ans, 64 ans, 65 ans… À quel âge partirez-vous à la retraite ? Actuellement, vous pouvez partir à la retraite à 62 ans, quand vous le souhaitez, au 1er jour du mois que vous choisissez. Par exemple, si vous préférez partir dès votre anniversaire passé, vous pouvez le faire le 1er jour du mois qui suit le celui au cours duquel vous avez soufflé vos bougies. Deux cas de figure se présentent alors :
- Si vous ne pouvez pas encore bénéficier du taux maximum une fois cet âge atteint, alors vous pouvez continuer de travailler jusqu’à 67 ans ou partir à la retraite avec une décote de votre pension.
- Si vous pouvez bénéficier du taux maximum, alors vous pouvez partir avec votre pension complète ou vous pouvez continuer de travailler et obtenir une surcote du montant de votre retraite
Réforme des retraites : Macron veut vous faire travailler plus
Ces règles vont bientôt changer. Avec sa réforme des retraites, Emmanuel Macron souhaite décaler l’âge légal de départ de trois ans, pour le fixer à 65 ans au lieu de 62 ans, expliquant sur France 2 à la fin du mois d’octobre : "Si on veut réussir, si on veut avancer, on n’a pas d’autre choix que de travailler davantage".
Un recul de l'âge de départ en retraite qui devrait néanmoins se faire de manière progressive. Aujourd’hui fixé à 62 ans, cet âge légal de départ devrait être reculé de quatre mois par an, pour atteindre au final 65 ans en 2031. Si jamais la réforme s'appliquait sous les conditions souhaitées par le président de la République, les personnes pouvant partir à la retraite en 2023 seraient celles nées jusqu’en août 1961, soit étant âgées de 62 ans et 4 mois. En 2024, ce serait ensuite le tout des personnes ayant 62 ans et 8 mois qui pourraient arrêter de travailler et toucher leur pension, puis 63 ans en 2025, etc. À terme, c'est en 2031, si la réforme était appliquée comme le souhaite le gouvernement, qu'il faudra officiellement avoir 65 ans pour partir à la retraite. Pour rappel, cette réforme des retraites ne s'applique pas aux régimes spéciaux et le nombre de trimestres travaillés et toujours sujet à discussion.
Réforme des retraites : 72% pensent que c'est une mauvaise réforme
Mais n'y a-t-il vraiment pas d'autres solution que travailler plus, comme veut le faire croire Emmanuel Macron ? "Si nous ne faisons pas cette réforme des retraites, il n’y a que deux autres façons de financer : augmenter les cotisations retraite des travailleurs, ce qui veut dire qu’en 2027 il faudra payer en moyenne 400 euros de plus par an de cotisations. C’est du pouvoir d’achat en moins ! Une autre manière de faire est de baisser les pensions. Ce n’est pas supportable pour nos retraités", a précisé le président lors de son intervention sur la chaîne télévisée.
Une démonstration qui n’a pas l’air de convaincre les Français, à en croire une étude d’Odoxa pour Abeille Assurances. 72% des personnes interrogées pensent que la réforme voulue par le gouvernement est "une mauvaise réforme" et 71% se disent "inquiets pour eux-mêmes" en ce qui concerne leur départ à la retraite. "D’ailleurs, si cette réforme est votée, 56% des Français assurent qu’ils partiront quand même avant 65 ans, quitte à ce que leur pension de retraite soit moins importante", ajoute le sondage.
Réforme des retraites : des annonces dès la fin de la 2e semaine de décembre
Pourtant l'exécutif continue sur sa ligne de conduite et annonce même un premier calendier. En effet, Olivier Véran a annoncé le 29 novembre que des annonces seront faites "d’ici la fin de la 2e semaine de décembre". Le porte-parole du gouvernement a également démenti une information selon laquelle l’âge de départ serait de 65 ans, qui avait été relayée par RTL. "Il n’y a pas de nouveautés dans ce qui est sorti ce matin", a assuré le ministre. "Il n’y a pas d’annonce à faire, il y aura des annonces bientôt puisque d’ici la fin de la deuxième semaine de décembre il y aura une communication qui sera faite, qui préfigurera le futur projet de loi de réforme des retraites", a-t-il affirmé face aux journalistes. Le cabinet du ministre du Travail Olivier Dussopt, qui gère les concertations, a rappelé que le 3e cycle des concertations doit s’ouvrir le 1er décembre et sera par la suite décliné sur plusieurs jours. Les concertations auront plusieurs sujets à débattre tels que le financement du nouveau système de retraite, et les sujets polémiques de l’âge de départ de la retraite et de l’allongement de la durée de cotisation.
Emmanuel Macron a bien conscience de l’impopularité de sa réforme, mais il est décidé à aller au bout. Si l’exécutif est toujours dans une phase de concertation avec les partenaires sociaux, il a dévoilé quelques-unes de ses cartes en ce qui concerne les exceptions à la future règle. Qui pourra partir avant 65 ans, sans perdre une partie de sa pension?
Réforme des retraites : les carrières longues désavantagées ?
Le gouvernement dévoile ses cartes sans trop en dire. Le ministre du Travail Olivier Dussopt, notamment en charge de la réforme des retraites, a donné une interview aux Echos dans laquelle il donne des précisions sur la pension minimale et le recul de l'âge de départ. Sur ce dernier point, il explique que "quand on décale l'âge d'ouverture des droits, il est logique que les paliers soient décalés d'autant".
Les travailleurs qui bénéficient d'une carrière longue pourraient être concernés par ce décalage, que le gouvernement estime donc logique. Pour rappel, il s'agit des Français qui ont commencé à travailler avant 20 ans et qui, jusqu'à présent, pouvaient donc partir en retraite anticipée à 60 ans. Si la réforme est actée, devront-ils travailler jusqu'à 62 voire 63 ans ? Le gouvernement n'a pas encore tranché. Par contre, il semble avoir déjà exemptés certains Français d'un recul de cet âge de départ.
Réforme des retraites : les travailleurs handicapés épargnés ?
Certains Français pourraient être d'ores et déjà exclu de ce recul de l'âge de départ. Comme l'explique le site du Service public, les travailleurs handicapés peuvent partir en retraite anticipée avant 62 ans, au plus tôt à 55 ans, sous certaines conditions de durée d'assurance retraite.
- Avoir un nombre minimum de trimestres d'assurance retraite, tous régimes confondus, dont un nombre minimum de trimestres cotisés, tous régimes de retraite confondus
- Justifier d'une condition de handicap pendant ces périodes
Olivier Dussopt a expliqué aux Echos que le gouvernement ne souhaitait pas "décaler l'âge de suppression de la décote qui est à 67 ans" ni "modifier les bornes d'âge qui permettent un départ à la retraite à taux plein pour les assurés invalides ou inaptes à 62 ans et pour les travailleurs handicapés à 55 ans". Une bonne nouvelle pour les centaine de milliers de Français qui seront concernés d'ici l'application du nouvel âge de départ.