De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Alors que l’Assemblée nationale entre dans la dernière ligne droite de l’étude sur la réforme des retraites, l’exécutif doit faire face à une mobilisation sociale massive et au spectre d’un blocage complet du pays à compter du 7 mars prochain. Afin de gagner quelques votes précieux, le gouvernement tente ainsi des négociations tardives et lance plusieurs propositions sur la table. La Première ministre, Elisabeth Borne, a, dès lors, fait un pas supplémentaire vers les Républicains, qui pourraient faire basculer le vote de manière définitive. En jeu ? La question des carrières longues, qui concerne de nombreux Français. Décryptage.
Réforme des retraites : l’appui des Républicains fait défaut
Le sujet est dans tous les esprits : la réforme des retraites proposée par le gouvernement ne passe pas et sème la zizanie sur son passage. Si l’opposition, les syndicats et les Français se montrent intransigeants et réclament l’annulation de la réforme, l’exécutif veut, quant à lui, la faire voter coûte que coûte. Afin de grappiller quelques voix potentiellement décisives, Elisabeth Borne a ainsi tenté une approche auprès des Républicains, qui se sont montrés hostiles face à la création d’un “index senior”.
Alors que l’article 2 du texte de la réforme des retraites prévoyait que les employeurs soient obligés de publier chaque année des indicateurs relatifs à l’emploi des salariés âgés, l’Assemblée nationale a finalement rejeté cette proposition. Avec 256 voix contre, 203 pour et 8 abstentions, c’est un coup de théâtre dans l’Hémicycle pour le gouvernement, qui s’attendait à voir cette mesure adoptée. Ce sont, en effet, trente-huit députés LR qui ont voté contre tandis que le gouvernement comptait sur leur soutien.
Réforme des retraites : un aménagement pour les carrières longues
Face à cet échec imprévu, le gouvernement a choisi de chercher, à nouveau, un appui auprès des Républicains. Alors que les débats doivent se terminer ce vendredi 17 février, il n’est toutefois pas certain que le vote puisse se tenir et encore moins qu’une discussion sur l’article 7, repoussant l’âge légal de départ de 62 à 64 ans puisse avoir lieu.
Pour l’heure, Elisabeth Borne a annoncé de nouveaux aménagements sur le dispositif des carrières longues. En effet, elle a évoqué la possibilité pour les salariés éligibles, ayant commencé à travailler avant 21 ans, de partir en retraite anticipée dès qu’ils auront atteint l’âge de départ requis. De cette façon, ils échapperont à une cotisation supérieure à 43 années.
Réforme des retraites : quel avenir pour les travailleurs précoces ?
Après ces premières annonces, Matignon avait bel et bien affirmé qu’il serait envisageable de partir sans décote, pour les carrières longues, avec 43 années de cotisation. La modification créée par le gouvernement suppose donc que les salariés ayant commencé à travailler à 17, 19 et 21 ans puissent partir sans que l’effet de la réforme des retraites ne se fasse sentir.
Les contours de cette proposition restent toutefois flous pour les salariés qui ont démarré leur carrière à l’âge de 16 ou 18 anset qui devront cotiser pendant 44 années. Pour le moment, ces annonces vont devoir être affinées afin de recueillir les suffrages des Républicains et espérer un vote sans encombre à l’Assemblée nationale.