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Le montant moyen de la pension de retraite ne cesse de reculer. Le vendredi 30 avril 2021, rapporte Capital, la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), publiait de nouveaux chiffres éclairant au sujet du niveau de vie des Françaises et des Français ayant d’ores et déjà liquidé leurs droits. Ainsi, en 2019, leurs revenus issus du régime général s’élevaient alors en moyenne à 1 503 euros brut par mois. Une somme qui n’a eu de cesse de chuter depuis 2014, précisent nos confrères.
En 2019, la baisse était d’ailleurs significative : elle se chiffre à 3,9% par rapport à l’année précédente. Sur toute la période 2014-2019, elle est cependant moins importante puisque, en moyenne, elle s’établit à 0,6%. En pratique, cela ne signifie pas que les baisses constatées sont incompatibles avec des revalorisations occasionnelles des niveaux des pensions, note l’organisme. "La pension brute moyenne augmente de 0,3% en euros courants mais diminue de 1,1% en euros constants par rapport à 2018, car les prix à la consommation ont augmenté de 1,5% entre la fin 2018 et la fin 2019", affirme en effet la Drees. Comprendre : les retraités perdent, hélas, en pouvoir d’achat.
Certains retraités sont mieux lotis que les autres et ce ne sont pas nécessairement ceux auxquels vous pensez
Pour autant, cette situation que tous les retraités peuvent unanimement déplorer - ou presque - ne signifie pas qu’ils soient tous logés à la même enseigne. Loin s’en faut, d’ailleurs. Certains sont bien mieux lotis que d’autres. Et il n’est pas question des anciens actifs les plus riches : il s’agit aussi d’un état de fait d’ordre systémique. Explications.
Pourquoi peut-on dire des futurs retraités qu’ils sont mieux lotis que les anciens ?
"La baisse du niveau de vie des retraités français s’explique assez simplement. Elle est la résultante de deux phénomènes spécifiques. L’évolution des règles d’indexations impliquent la faible revalorisation des pensions, souvent moins forte que l’inflation et donc une première partie de la chute de leur pouvoir d’achat. L’autre élément important, c’est l’augmentation - atténuée, certes - de la CSG qui a durablement réduit leurs capacités financières", analyse d’entrée de jeu Philippe Crevel, économiste et directeur du Cercle de l’Epargne. Qui ne manque pas de rappeler, cependant, que les nouveaux retraités profitent de meilleurs versements que leurs aînés.
"Le montant moyen des pensions délivrées augmente mécaniquement, par phénomène de noria. Les nouvelles générations ont des pensions supérieures aux anciennes car elles ont, tout au long de leur carrière, bénéficié de salaires plus élevés. Souvent, elles, ont aussi travaillé plus longtemps. C’est particulièrement visible pour les femmes", analyse l’expert. Pourtant, il serait difficile d’affirmer honnêtement que les Françaises et les Français récemment partis ont bénéficié - ou bénéficieront - de meilleures conditions de retraite sur le long terme. A travail égal, en effet, ils sont moins bien rémunérés que leurs parents…
Et si les retraités actuels étaient les mieux lotis ?
"Il va sans dire qu’entre le début des années 1990 et les années 2010-2020, la situation n’est pas réellement comparable. Le rendement du travail a été très largement orienté à la baisse. Dans le cadre de l’Agirc-Arrco, par exemple, il a tout simplement été divisé par deux", note en effet Philippe Crevel. Cela signifie donc que le travail, dorénavant, rapporte moins qu’il ne le faisait à l’époque de nos parents.
"Cette situation découle de l’augmentation du nombre de retraités et de l’allongement de l'espérance de vie. C’est un problème d’ordre démographique, qui a forcément plombé le taux de rendement des futurs retraités", précise encore l’économiste. Et encore ! Il faut aussi évoquer les impacts des réformes des retraites successives depuis 1993… "Compte tenu de ce que l’on constate, en matière d’évolution de la croissance française et du marché du travail du pays, il est légitime de penser que l’on ne se dirige pas vers une augmentation du montant des pensions en valeurs réelles sur les années à venir", alerte d’ailleurs le directeur du Cercle de l’Epargne.