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Au sein de la Vème République, le Premier ministre est souvent considéré comme un fusible prompt à sauter en cas de surchauffe. Poste éreintant, la diversité des charges auxquelles il doit faire face est telle que certains parlent d’"inévitable coup de blues" lorsque les portes de l’hôtel de Matignon s’abattent dans le dos du Premier ministre sortant. En quittant ses charges en 2005, Jean-Pierre Raffarin avait souligné la difficulté de cette charge au micro de RTL indiquant "A Matignon, le rythme est pathologique, trop stressant, très difficile (...) J'étais fatigué, épuisé".
Un airbag pour le président de la Républque
Le tableau dressé à l’époque par Jean-Pierre Raffarin ressemble à bien des égards à la situation de Jean-Marc Ayrault aujourd’hui. Aux côtés de Manuel Valls pour la passation de pouvoir, l’émotion et la fatigue se devinaient facilement sur le visage de l’ancien Premier ministre dont la voix manquait de sa détermination habituelle. Et pour cause, le Premier ministre c’est d'abord celui qui encaisse les coups, c’est "un airbag pour le président de la République" comme le disait Raffarin au moment de son départ du gouvernement en 2005.
Car le remaniement d’un "PM", comme on dit dans le jargon, n’est ni plus ni moins qu’une sanction infligée par la mauvaise conduite d’une politique gouvernementale. En 2005 Jean-Pierre Raffarin payait les pots cassés du referendum sur le Traité Européen quand aujourd’hui, Jean-Marc Ayrault paye pour la débâcle des municipales.
En revanche, le théoricien de "la positive attitude" affirmait en son temps "ne pas avoir eu de coup de blues après Matignon" notamment grâce à des respirations que l’ancien Premier ministre s’était offertes : "Je suis parti à la mer, j'ai dormi, nagé, puis à la montagne. Ensuite je suis reparti en campagne sénatoriale".
Des propos qui ressemblent étrangement à ceux tenus aujourd'hui par Jean-Marc Ayrault sur BFM TV"J'ai besoin de respirer à présent. Là, je rentre à Nantes, je pars vers une nouvelle étape, j'ai besoin de prendre du recul". Partira-t-il campagne rapidement pour combler le vide imposé par l’inactivité ?
Jean-Pierre Raffarin s’était lui rapidement mis en marche pour les sénatoriales, alors que Juppé évoque une rude "traversée du désert". Alors, quel choix fera Jean-Marc Ayrault ? Celui d’un retour rapide auprès des électeurs ou bien celui d’une retraite méritée faite de voyages ? Pour tracer la route, il peut au moins compter sur son combi Volkswagen.