De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
"C'est inhumain, ils sont affolés". Des retraités âgés de plus de 80 ans sont contraints de quitter une résidence pour séniors suite à une liquidation judiciaire.
Alors que la résidence Au Clos des Tilleuls, à Vézeronce-Curtin, était en redressement judiciaire depuis près d’un an, la société privée Cormaline, gestionnaire de l’établissement, a été mise en liquidation judiciaire. Depuis 2 juillet 2024, les 42 locataires qui occupaient les lieux doivent quitter les lieux.
Aujourd’hui, la mairie et les résidents se mobilisent pour tenter de trouver une solution.
Des retraités de 80 à 102 ans se retrouvent à la rue
"Mes enfants sont désespérés, j’ai 90 ans, déménager de nouveau, devoir refaire une vie ailleurs d’un seul coup, c’est stressant", témoigne une locataire à France 3 régions. "Moi, je ne bouge pas, je reste ici. Je paye mon loyer, mon électricité, je ne vois pas pourquoi on me mettrait dehors", confie un autre résident.
Au Clos des Tilleuls, une quarantaine de propriétaires se partagent les appartements, qu’ils louent aux résidents. Avec la liquidation de la société Cormaline, personne ne sait ce qu'il adviendra de ce lieu.
"Un jugement a été ordonné sans se préoccuper de ce que devenaient les résidents, je trouve ça complètement inadmissible et inhumain. Ils sont complètement affolés puisqu’on leur a dit qu’ils devaient quitter les lieux, chercher d’autres solutions. Ce n’est pas une usine que l’on ferme comme ça et on rend les clés. Là, il y a 44 résidents qui sont là", s'indigne le maire de Vézeronce-Curtin, Maurice Belantan.
Des retraités laissés à l’abandon
"Chaque jour, des résidents viennent en mairie, en pleurs, pour me supplier de leur trouver une solution", explique le maire qui a contacté la sous-préfecture de La Tour-du-Pin pour alerter sur l'urgence de la situation.
En plus du loyer, les locataires continuent de payer des prestations privées qui ne sont plus assurées. "Le personnel a été licencié dès le lendemain et aujourd’hui, les services existent plus ou moins. La restauration est fermée, la buanderie est fermée donc les résidents ne peuvent pas faire leur lessive. On a une porte d’entrée défectueuse qui reste ouverte toute la journée et aussi le soir. Moi, au niveau de la sécurité, ça me pose un problème, les résidents sont âgés de 80 ans à 102 ans quand même", s'inquiète la maire.
Une situation alarmante
Les acheteurs potentiels ont jusqu’au 12 juillet pour se manifester. Sans un rachat, les résidents devront quitter les lieux. Nathalie Bel, infirmière dans la résidence, fait partie des rares personnes intéressées par le rachat de quelques logements : "Il y a 50 logements, je ne peux pas tous les racheter, ce sont plusieurs millions donc il faut être réaliste. Mais je trouve ça lamentable qu’on les laisse comme ça tout seuls."
En attendant, la municipalité a décidé d'ouvrir la salle des fêtes de la commune à partir de ce lundi 8 juillet, pour permettre aux personnes âgées de "se retrouver, partager un moment ensemble autour de jeux de société, histoire de leur remonter un peu le moral", confie le maire.