Vous préférez envoyer une bonne vieille et traditionnelle carte de vœux pour la nouvelle année qu'un simple SMS ? C'est un très bon choix. La démarche sera forcément très appréciée par le destinataire ainsi...
Vous ne le savez peut-être pas, mais si vous avez mis un terme définitif à votre activité professionnelle, vous bénéficiez d'un «patrimoine retraite». C'est le cas de toutes les Français et tous les Français qui ont quitté la vie active. Comme l'explique Le Monde, qui se base sur une récente étude rendue publique par France Stratégie, il s'agit concrètement des droits à la retraite. C'est donc ce "patrimoine social" qui permet à tout un chacun de toucher une pension.
Dans son enquête, l'organisme de réflexion économique et sociale rattaché à Matignon calcule que, en moyenne, chaque retraité perçoit 447 000 euros de patrimoine retraite, au travers de diverses pensions, du moment de sa cessation d'activité à sa mort. Cela signifie donc qu'il est 56% plus élevé que leur patrimoine privé. Ce qui signifie pas pour autant que le système de solidarités intergénérationnelles français soit parfait, particulièrement en terme de correction des inégalités.
Patrimoine social et patrimoine privé : quelle différence ?
A la différence du patrimoine privé, le patrimoine social ne peut pas se transmettre. "Si la prise en compte des droits à la retraite peut donc conduire à nuancer l'impact des inégalités de patrimoine en fin de vie active, elle n'atténue en rien la reproduction des inégalités de patrimoine au fil du temps", reconnaissent d'ailleurs les auteurs de l'étude, qui analysent les bien faits, autant que les limites de ce dispositif.
Et le fait est qu'en dépit de ses limitations mécaniques le système contribuent largement à protéger les Françaises et les Français les plus démunis, estiment-ils.
Patrimoine retraite : profite-t-il plus au plus démunis ?
France Stratégie est sans appel : la répartition du patrimoine retraite est nettement, nettement moins inégalitaire que ne peu l'être celle du patrimoine privé.
En effet, comme le détaille le quotidien du soir, les deux déciles les plus pauvres – qui correspondent au 20% des Françaises et des Français les plus démunis – jouissent en moyenne d'un patrimoine social s'élevant à 331 069 euros environ, sur l'ensemble de leurs années de vie à la retraite. Pour les 20% les plus fortunés, qui appartiennent donc aux deux derniers déciles (D9 et D10, contre D1 et D2), le patrimoine retraite s'établit en moyenne à 492 776 euros. Ce qui représente 0,5 fois plus que dans le cas précédent.
A titre de comparaison, le patrimoine privée des 20% les plus riches et 5500 fois supérieur, en moyenne, à celui des 20% les moins favorisés.
Les femmes profitent-elles davantage du patrimoine retraite ?
Autre constat soulevé par l'enquête de France Stratégie. En dépit des chiffres qui pourraient pousser certains commentateurs à l'erreur, les femmes ne bénéficient pas autant du patrimoine retraite que les hommes.
Pourtant, en moyenne, elles touchent 462 000 euros de pension, de leur départ à la retraite à leur mort, contre "seulement" 430 000 pour les hommes. Mais se contenter de comparer ces deux montants pour faire l'analyse d'une réalité économique serait trompeur : il importe également de rappeler que les femmes vivent plus longtemps que les hommes mais avec des pensions moins élevées.
"Ce résultat s'explique par leur espérance de vie plus longue et par le fait qu'elles sont davantage susceptibles de percevoir une réversion", souligne d'ailleurs Gautier Maigne, chef du département société et politiques sociales de France Stratégie, qui insiste : "Attention à ne pas conclure que la situation des femmes est enviable".