Epargne : combien faut-il mettre de côté chaque mois quand on touche une petite pension ?Istock
Vous faites partie de ces retraités qui n'ont pas grand chose à voir avec Crésus mais vous souhaiteriez tout de même épargner ? C'est une bonne idée. Quelques conseils pour bien s'y prendre, y compris quand on doit vivre avec une petite pension.
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Ils perçoivent, pour beaucoup d’entre eux, 1 563 euros par mois. C’est là le revenu moyen des retraités français vivant seuls, affirme Silver Alliance sur la base d’une étude réalisée par l'Institut CSA. Pour un couple, ce montant grimpe à 2 625 euros mensuels, note d’ailleurs Pleine Vie. Pourtant, poursuivent certains économistes jusque dans nos colonnes, la situation statistique - ce mot compte tout particulièrement ! - des retraités est plus favorable que celle des actifs. Cela ne signifie pas qu’il n’existe pas de Françaises et de Français qui peinent à joindre les deux bouts passée la cessation d’activité, où qu’il n’y a plus de raison d’épargner quand on touche une petite pension. Au contraire.

Force est de constater, cependant, que lorsque l’on ne perçoit pas beaucoup d’argent, il est très difficile d’en mettre de côté. Dans certains cas, cela peut même relever de la mission impossible. Fort heureusement, certains sites spécialisés en astuces de pingre, comme Conseils Radins, évoquent quelques pistes pour parvenir à mettre de l’argent de côté. En voici quelques uns des plus importants à retenir !

Comment épargner quand on ne touche qu’une petite pension ?

Le plus essentiel de ces conseils, peut-être, consiste à ne pas se laisser endetter. Assurez-vous donc de ne pas contracter de crédit, sauf cas de force majeure, et remboursez chaque euros emprunté jusqu’au dernier avant même d’envisager faire des économies. Sans quoi, vous ne serez jamais en mesure d’épargner.

Passée cette première étape, il est donc nécessaire de commencer à constituer votre épargne. Mécaniquement, cela implique donc de prévoir et de s’organiser ! Il va falloir identifier la bonne somme à soustraire de vos revenus à échéance régulière. Une tâche complexe, estime l’économiste Jacques Bichot.

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"Quand on est tributaire d’une petite retraite, il n’est pas du tout évident d’épargner. Ne perdons pas de vue ce que cela signifie : il faut être en mesure, à échéance régulière, de soustraire une somme de son revenu pour la mettre de côté. Quand on peine à finir le mois, cela peut presque s’avérer être peine perdue. Aux gens confrontés à ce genre de situation, je recommanderai donc de jouer la sécurité et de ne pas opter pour des placements à risque, aux rendements mirobolants", estime le professeur émérite d’économie de l’Université Jean Moulin (Lyon 3), qui est aussi membre honoraire du Conseil économique et social.

Vient ensuite la question : combien faut-il épargner chaque mois ?

Vous êtes tributaires d’une petite retraite ? Voici ce que vous pouvez vous permettre d’épargner chaque mois

Il est très difficile d’estimer précisément combien tout un chacun devrait mettre de côté avant comme après la cessation d’activité, alerte d’entrée de jeu Jacques Bichot. C’est d’autant plus vrai quand on est confronté à de petits revenus.

"Tout d’abord, il m'apparaît important de rappeler qu’il vaut mieux épargner en début de retraite plutôt que de se lancer tardivement. C’est logique : à 65 ans, il est encore possible de réaliser des économies sur des tâches qu’on est en mesure de faire seul. A 85, les besoins ne sont plus les mêmes et avec l’âge la retraite coûte de plus en plus cher", souligne d’ailleurs l’enseignant. 

"En cas de toute petite retraite, l’épargne ne pourra peut-être pas vous sauver, car il s’avèrera compliqué de mettre de côté des sommes vraiment significatives. Idéalement, il faut être en mesure de placer entre 10 et 15% de ses revenus mensuels sur un fond de pension et, une fois encore, éviter les produits d’épargne risqués", poursuit-il, sans perdre de vue qu’avant d’épargner, "le plus important reste d’être correctement logé, en mesure de se sustenter…"

Faut-il penser à la capitalisation avant le départ à la retraite ? Pour l’économiste, pas de doute, c’est là l’un des éléments que l’Etat aurait dû mettre en place ; bien que ce ne soit pas le seul. Aussi recommande-t-il aux actifs qui le peuvent de pallier les manques de la nation française en mettant 10 à 15% de côté avant leur départ à la retraite.

Rien de tout cela, pourtant, ne saurait répondre aux véritables problèmes qui causent l’appauvrissement des retraités.

Epargne pré-retraite, capitalisation et petits revenus : ce qu’il faut retenir

"Si efficace puisse-t-elle sembler, la capitalisation n’est pas nécessairement la solution parfaite pour les travailleurs à faible revenus. Là encore, cela relève simplement de la logique pure : si l’on a tout juste de quoi vivre correctement, il est difficile de préparer sa retraite par capitalisation. Dès lors, il est compliqué de prétendre que l’on peut résoudre le problème des retraites modestes en prônant la capitalisation pour les gens à revenus peu élevés", souligne d’abord Jacques Bichot, qui persiste cependant à dire qu’il serait nécessaire d’introduire au moins un tiers de capitalisation dans le système, pour deux tiers de répartition.

"Contrairement à ce que l’on entend souvent, tout système de retraite repose sur la capitalisation. Il en existe en vérité deux formes et le modèle de répartition est basé sur le capital humain", rappelle ensuite l’économiste pour qui il convient aussi de souligner qu’une partie conséquente des faibles retraites s’observe chez les familles dont les parents ont eu beaucoup d’enfants.

"C’est un paradoxe, puisque ce sont elles qui fournissent le capital humain que j’évoquais précédemment. Il serait logique, à mon sens, de récompenser convenablement les familles qui mettent au monde de nombreux enfants et soutiennent donc la répartition. Sans elles, elle ne serait juste pas possible", argumente-t-il.