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Pensions de retraite, dépendance, problèmes de santé… Plus l’âge avance, plus nos aînés coûtent cher à l’Etat, c’est mécanique. Quand bien même la précarisation progressive des anciens pourrait permettre à la Nation de faire à termes quelques économies, certains spécialistes affirment depuis des années qu’il est primordial de baisser le niveau des dépenses associées aux retraites. C’était déjà le cas en mai 2019, rappelle le quotidien La Croix, qui évoquait alors la réforme des retraites souhaitée par Emmanuel Macron et les éventuelles intentions masquées derrière son projet.
A l’époque, Jean-Paul Delevoye n’a eu de cesse de marteler que la refonte du système se ferait "à enveloppe constante", ce qui n’aura suffit à convaincre les opposants. Du côté de certains économistes libéraux, cela aurait aussi pu ne pas s’avérer assez : ils sont nombreux à considérer que les retraités pèsent bien trop lourd ; au point d’entraver la compétitivité de nos entreprises.
Faut-il réduire le poids économique des retraites ?
Mais combien "pèsent" les retraités au juste ? Et d’où vient cette étonnante musique déjà dénoncée par l’économiste Frédéric Farah dans nos colonnes ?
Le magazine spécialisé Mieux Vivre Votre Argent apportait récemment quelques éléments de réponse. En effet, expliquent nos confrères, les dépenses publiques ont considérablement augmenté en France ces dernières années - nettement plus que dans le reste de la zone euro. En 2019, les sommes engagées représentaient tout de même 55,6% du produit intérieur brut national, contre "seulement" 51,7% en 2001. De quoi inquiéter les économistes prônant la rigueur budgétaire.
Or, les dépenses de retraites représentent l’un des pôles les plus importants dans cette équation. Et qui pourrait peut-être devenir une "variable d’ajustement", selon d’autres spécialistes, à la grille de lecture moins marquée à droite…
Dépense publique : combien pèsent les retraités, au juste ?
En France la part des dépenses publiques consacrée aux retraités est conséquente. Bien souvent, plus qu’ailleurs. Ainsi, il faut compter environ 2,2 points de PIB - 14,6% des dépenses publiques - pour le seul paiement de leurs pensions. "Les dépenses affectées à la santé, aux familles, aux chômeurs, au logement et à la lutte contre l’exclusion sociale sont également plus élevées en France. L’écart est de 4,9 points pour l’ensemble des dépenses de protection sociale", précise l’économiste François Ecalle, président du site Fipeco, spécialisé dans la gestion des finances publiques.
Reste à savoir comment il pourrait être possible de réduire les dépenses publiques. D’aucuns affirmaient que la réforme des retraites prévoyait de fixer à 14% du PIB les sorties d’argent consacrées aux retraites… indépendamment de l’augmentation à venir du nombre de retraités en France, ainsi que le rappelait alors Alternatives Economiques. Ces derniers devraient-ils s’inquiéter ?
Dépense publique : vers une capitalisation de notre modèle de retraite ?
Pour François Ecalle, le problème vient essentiellement des retraites. Et s’explique, entre autres, par la législation réglementant l’accès à l’Agirc-Arrco.
"Dans les autres pays, ces régimes complémentaires sont souvent des fonds de pension et font souvent l’objet d’un choix, au niveau de la branche ou de l’entreprise, et ils sont donc classés en dehors du champ des administrations publiques", rappelle-t-il.
Cependant, le "monopole" des régimes complémentaires n’est pas le seul responsable : il dénonce aussi la tendance des Françaises et des Français à partir en retraite à "un âge précoce"...