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Marine Le Pen jubile après la nette victoire du Front National
Le premier tour des élections régionales s’est soldé dimanche par une nouvelle percée du Front National. Le parti d’extrême droite a en effet enregistré près de 30% des suffrages à lui tout seul, et arrive en tête dans six régions. Marine Le Pen a ainsi triomphé en Picardie- Nord-Pas-de-Calais avec plus de 41% des voix. A Hénin-Beaumont, son fief, la patronne du FN a même obtenu 60%. Sa nièce, Marion Maréchal-Le Pen a quant à elle largement distancé son adversaire LR Christian Estrosi en totalisant 41,5% des suffrages en PACA.
"C’est un résultat magnifique que nous accueillons avec humilité, gravité et un sens profond des responsabilités", a commenté la leader frontiste dans la soirée. "Le mouvement national est le premier parti de France alors qu’il est à peine représenté au Parlement !", a-t-elle également souligné, avant que ses militants scandent des "Marine présidente !" et entonnent la Marseillaise.
Le retrait du Parti socialiste
Face à la forte progression du FN, le Parti socialiste enregistre un net repli. "Dans les six régions à risque où la gauche ne devance pas la droite, le PS décide de faire barrage au FN, en particulier dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie et en Provence-Alpes-Côte d’Azur, a en effet annoncé Jean-Christophe Cambadélis vers 22 heures. Pendant cinq ans, les socialistes ne siègeront pas dans ces régions".
Le ni-ni de Nicolas Sarkozy
Alors que son parti s’est placé en deuxième position au niveau national dimanche, derrière le Front National, Nicolas Sarkozy a écarté l’idée d’un front républicain. Pas question pour le patron des Républicains de s’allier à la gauche pour faire barrage au parti d’extrême droite. "J’appelle tous les Français à se mobiliser en faveur de la seule alternance crédible, celle incarnée par les candidats des Républicains et du centre", a-t-il déclaré, précisant que "C'est le choix de tous ceux qui aspirent à un changement réel et concret dans leur quotidien".
C’est pourquoi, ce lundi, l’ex-chef de l’Etat devrait proposer avec son bureau politique "de refuser toute fusion ou tout retrait de liste".
Ces scores qui redonnent espoir à la gauche
Malgré la nette percée du FN, le PS a toutefois réussi à se démarquer dans certaines régions. C’est notamment le cas en Bretagne où le ministre Jean-Yves le Drian est largement arrivé en tête avec 34,92% des suffrages. En Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, le PS a également réussi à tirer son épingle du jeu grâce à Alain Rousset qui a totalisé 30,39% des voix. Même constat en Languedoc-Roussilon-Midi-Pyrénées où l’ex-secrétaire d’Etat Carole Delga s’est hissée en tête avec 24%.
En Ile-de-France, même si Valérie Pécresse (LR) est arrivée en tête avec 30,5% des suffrages, son rival socialiste Claude Bartolone 26,3%) a bon espoir de l’emporter au second tour grâce au report des voix des écologistes et des électeurs du Front de gauche, lesquels ont respectivement enregistré 7,9% et 6,4% dimanche. L’ancienne ministre ne devrait quant à elle pouvoir s’appuyer que sur un éventuel report des électeurs de Debout la France (6,1%). En Normandie aussi, la gauche espère l'emporter. Nicolas Mayer-Rossignol est certes troisième avec 23,52% des voix derrière le candidat de droite Hervé Morin (27,91% des voix) et le frontiste Nicolas Bay (27,71% des voix). Mais il peut lui aussi compter sur la réserve des voix de gauche, soit un peu plus de 15%.
Le taux d’abstention
Le taux d’abstention s’élevait dimanche à 49%, contre 53,7% en 2010. "On vote plus dans les régions à fort enjeu, en PACA ou en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, et dans les régions à forte identité, comme en Corse par exemple", a commenté Bruno Jeambart, le directeur général adjoint d’OpinionWay.